En quelques livres, Pieter de Poortere a imposé avec son personnage rondouillard et à moitié chauve de Dickie sa vision détournée et trash de la culture contemporaine. Religion, histoire et politique en prennent pour leur grade, sans retenue. Avec Prince Dickie, le Belge s’attaque aux contes de fées, qu’il revisite de façon aussi jubilatoire qu’incongrue: une sirène dévorée par des mouettes, un prince charmant gay ou une Belle au bois dormant un peu abîmée par le temps…

D’une quête à l’autre, Dickie se révèle prince d’opérette, avide, voyeur, voire sadique. Il désenchante tout le manège, le ramenant à des préoccupations bassement primaires. De fait, il va là où l’ogre Shrek n’a pas osé aller et assume le détournement jusqu’au bout. Avec ses pages muettes et son dessin tout en rondeur, Pieter de Poortere réussit à faire passer les pires horreurs en de gentils contes humoristiques… pour adultes.

par Romain Meyer

Pieter de Poortere
Prince Dickie
Glénat