Blutch possède une audace rare: raconter des histoires sens dessus dessous et ne pas prendre le lecteur pour un idiot… Lune l’envers possède toutes les qualités de ses prédécesseurs (intelligence du propos, dessin ciselé, narration inventive), qui rappellent que le Français reste l’un des plus grands auteurs du 9e art.
L’histoire? Difficile à résumer sans la trahir, tant le monde du Grand Prix d’Angoulême 2009 part dans toutes les directions, entre activateur de sexualité virtuelle et taxi-tronc: l’auteur d’une BD à succès, en plein doute, se fait violemment remettre à l’ordre, alors qu’une jeune fille est embauchée pour écrire des scénarios «automatiques»… Simple? Critique de la production actuelle, du travail qui n’a pas de sens, ce futur se rapproche tellement du présent qu’il finit par s’y mélanger. Et nous aussi. Un bonheur de lecture que ne renierait pas David Lynch.
par Romain Meyer
Blutch
Lune l’envers
Dargaud
notre avis: 3/4
