Il a commis un acte difficilement pardonnable et, dans l’attente de son procès, il écrit à son ex-femme. Erik Schroder cherche à lui expliquer pourquoi il a voulu passer du temps avec leur fille, pourquoi ce n’était pas un kidnapping. Pas vraiment. C’est aussi l’occasion de se débarrasser d’un lourd secret en lui révélant, enfin, qu’il n’est pas celui qu’elle croit, qu’il a totalement inventé son histoire et usurpé son identité.

Troisième roman de l’Américaine Amity Gaige (mais le premier traduit en français), Schroder bouscule le lecteur avec une douceur curieuse. Toute la finesse psychologique de l’auteure est là: le narrateur est un menteur, il fait courir des risques insensés à son adorable fillette, mais on ne peut s’empêcher de ressentir de la compréhension, voire de l’empathie pour cet homme acculé, ce père aimant. A moins que ce ne soit encore un effet de son art de manipulateur…

par Eric Bulliard

Amity Gaige
Schroder
Belfond, 360 pages

notre avis: 3/4