L’Amérique fascinée de Lionel Gaillard

A Fribourg, on connaissait déjà le graphiste, le musicien, le programmateur… Jusqu’au 26 mars, Lionel Gaillard expose ses peintures, teintées d’une Amérique vintage et décalée.gaillard

par Christophe Dutoit

Certains y verront le morbide de la chair animale découpée en tranches rouge carmin. D’autres s’attarderont sur ces villas californiennes baignées d’une touffeur sans ombre. Sans doute, tous n’auront d’yeux que pour ces pin-up en maillot de bain, à la fois sensuelles et parfaitement figées dans leur corps artificiel…

Jusqu’au 26 mars, Lionel Gaillard expose huit de ses Sans titre au café culturel de l’Ancienne Gare, à Fribourg. Des peintures acryliques sur bois, rehaussées de collages photographiques, pour un effet de surprise garanti. «Oui, je suis fasciné par les Etats-Unis d’après-guerre, lâche-t-il comme pour désamorcer l’évidence de la question. Mais j’apprécie aussi beaucoup Dada ou les pochettes psychédéliques des vinyles seventies.»

Devant ces tableaux aux à-plats pastellisants qui doivent autant à l’imagerie publicitaire qu’au pop art, le spectateur est partagé entre la beauté formelle de l’esthétique de Lionel Gaillard et le fond de son message. «J’aime bien l’idée de l’énigme. Je n’ai pas de concept précis, affirme le Fribourgeois d’origine valaisanne. Ce sont des créations spontanées, de vrais collages. Par exemple, je pioche des idées dans des bouquins d’architectures américaines.»

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Entamée il y a deux ans, une première série de ses illustrations – au départ uniquement informatiques – a été utilisée pour les programmes mensuels de la salle rock Le Romandie, à Lausanne. «Au départ, j’imprimais ces visuels. Puis, j’ai eu envie de les porter en grand format. Je les ai alors réinterprétés à l’acrylique, en mélangeant les techniques.»

Ancien élève des Beaux-Arts de Sion, Lionel Gaillard s’est ensuite tourné vers le graphisme, pour en faire sa profession. A 35 ans, il a ressenti le besoin de lever – légèrement – le pied. «J’avais envie de faire un break. Ce qui me permet de consacrer davantage de temps à mes projets artistiques.»

Ainsi, le guitariste qu’il est dans une vie parallèle prépare le second album de Monoski, le duo qu’il forme avec sa compagne Floriane Gasser, vainqueur en 2012 d’un award de M4Music, catégorie rock. «Nous avons déjà enregistré cinq nouveaux titres dans le studio analogique de Gabriele De Mario, le gars de Disco Doom, expose-t-il. L’idée est de composer encore quelques titres avant de sortir le disque.»

Au casque à la maison
«Nous avons un local en ville avec tous les amplis. Comme nous avons un petit garçon de 2 ans, nous jouons beaucoup à la maison, au casque et sans effet. Ça sonne un peu bizarre, mais ça nous permet d’être davantage critiques, car nous ne bénéficions pas d’un son aussi confortable que dans la configuration habituelle.»

En outre, le musicien travaille également avec son autre grou-pe Hubeskyla, qui vient d’intégrer le chanteur de Velma à son bruyant rock. Et, comme si cela ne suffisait pas à le rassasier, Lionel Gaillard programme encore les soirées Château Rösti de Fri-Son. «Ça me permet de rencontrer plein de musiciens et de mettre en avant la scène rock suisse.»

Café culturel de l’Ancienne Gare, jusqu’au 26 mars. Infos: www.badaboum.ch

 

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