Jacques A. Bertrand, mieux vaut en rire

BertrandIl n’y a pas de quoi rire. Le narrateur, Anatole Berthaud (double de Jacques A. Bertrand) a une sale tumeur à l’estomac. Son épouse en a aussi une, au sein, et a voulu faire le grand saut. Elle s’en sort, après cinq jours de coma. Vraiment pas de quoi rire, mais c’est dans ces moments-là que Jacques A. Bertrand (l’auteur revigorant de J’aime pas les autres) se montre le meilleur. Il décrit sa maladie et ses douleurs avec autant de précision que de distance ironique.

Comment j’ai mangé mon estomac raconte avec un humour flegmatique la froideur des médecins et des hôpitaux («Si l’enfer existe, ce doit être une espèce de salle d’attente»), la difficulté des traitements, mais aussi les bonheurs simples («la paix des soupers à la lune») et l’aversion pour les salsifis, les publicités ou les pigeons. Avec, toujours, ce sens de la formule qui confine à l’aphorisme: «Je tiens qu’il faut user de tout modérément, y compris de la modération.»

Par Eric Bulliard 

Jacques A. Bertrand, Comment j’ai mangé mon estomac, Julliard / 112 pages

Notre avis: ♥♥

 

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