Le monde mystérieux et coloré du sous verre

L’exposition d’hiver du Vitromusée est consacrée aux peintures sous verre de l’artiste allemande Fride WirtlWalser. Une référence dans le domaine.walsera

par Angélique Rime

Les tableaux sous verre de Fride WirtlWalser offrent une plongée dans un monde mystérieux et coloré, sublimé par des effets d’ombres et de miroitements. Les œuvres de l’artiste allemande de 81 ans, «une référence dans le domaine de la peinture sous verre», sont exposées au Vitromusée de Romont. «Elle met en valeur une lumière qui se fait rare, comme on exploite un filon dans une mine», commente le conservateur Stefan Trümpler. Intitulée Fantasmagories, l’exposition est le fruit d’une collaboration avec l’Oberammergau Museum, situé en Bavière du sud. Une région à la longue tradition d’art populaire et de peinture sous verre, où est née Fride WirtlWalser.

Fait rare dans ce milieu, l’artiste se consacre exclusivement à la peinture sous verre depuis les années septante. En résulte une multitude d’œuvres, dont la cohérence technique contraste avec la diversité des thèmes. «Quelque 150 pièces, datant des premières années de son activité jusqu’à nos jours, sont exposées ici à Romont, mais j’ai eu l’occasion d’en admirer plus de 2500», explique Yves Jolidon, collaborateur scientifique du Vitromusée et curateur de l’exposition.

Des créatures «qui peuplent la nuit» apparaissent également dans ses œuvres, dont la taille varie entre un bijou travaillé à la loupe et des pièces de deux ou trois mètres.

Après avoir découvert les 36 vues du Fujiyama du Japonais Katsushika Hokusai, Fride WirtlWalser commence à peindre les montagnes de son pays natal. Elle s’inspire en particulier de la silhouette du Hohenpeissenberg. Des créatures «qui peuplent la nuit» apparaissent également dans ses œuvres, dont la taille varie entre un bijou travaillé à la loupe et des pièces de deux ou trois mètres. Car l’artiste est elle-même un oiseau de nuit. «Elle travaille généralement de 21 heures aux lueurs du petit matin», commente Yves Jolidon. Créatures mythologiques, êtres hybrides, fossiles, mais aussi machines nourrissent encore ses créations.walserb

Dès la fin des années septante, elle commence à exploiter les possibilités figuratives qu’offre le miroir en tant qu’élément de composition. Avec la particularité qu’elle réalise elle-même les argentures de ses miroirs. «Un artisan viennois lui a transmis sa recette», confie le curateur de l’exposition. En résultent des fonds piqués, aux taches parfois imposantes, qui rappellent les glaces du début du XXe siècle.

Surprendre son monde
Expérimentant sans cesse de nouvelles techniques, l’artiste s’essaie à la superposition de plusieurs plaques de verres. Une méthode qui donne à ses travaux une impression de profondeur. Fride WirtlWalser mêle parfois la littérature à ses créations. Comme lorsqu’elle colle des phrases tirées de poèmes de Verlaine, Baudelaire et Celan sur des lamelles de verre découpées. Elle sait aussi surprendre son monde, par exemple dans un tableau où elle utilise une vitre cassée. Un choix évidemment volontaire.

Romont, Vitromusée, du 1er décembre au 20 avril, mardi à dimanche, 10 h-13 h et 14 h-17 h. Vernissage, samedi 30 novembre, à 17 h. Infos: www.vitromusee.ch

 

 

 

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