Jean Clair, avant, c’était mieux

clairHistorien de l’art, membre de l’Académie française, fils de paysans, Jean Clair compile quelques souvenirs et réflexions sur «l’agonie du monde occidental» et les changements d’époque: «Il faudra bien un jour reconnaître que l’événement majeur du XXe siècle n’aura pas été l’arrivée du prolétariat, mais la disparition de la paysannerie.»

Les derniers jours séduisent par leur érudition tranquille. Jean Clair évoque œuvres d’art et lectures (de Jules Verne à Céline) des amis artistes (émouvants passages sur Zoran Music) ou encore l’horreur du nazisme. Sans perdre l’élégance de son style, il balance surtout ses vérités de réactionnaire assumé, sur l’école, l’art contemporain, le tourisme («Venise, vortex de la trivialité, voirie des cultures mortes»). Même sans partager ses opinions, on ne peut que saluer son sens de la formule: «Parler en ignorant la grammaire, cette autre forme du logos divin, c’est précipiter le monde dans la folie.»

par Eric Bulliard

Jean Clair
Les derniers jours
Gallimard / 352 pages

notre avis: ♥♥

 

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