Cascadeur, le Colt Seavers de la variété franchouille

Personnage étrange de la chanson en France, Cascadeur se produit ce samedi au Nouveau Monde de Fribourg. Avec l’excellent Veveysan Soften en première partie.cascadeur

par Christophe Dutoit

Il paraît que les amis d’Alexandre Longo l’ont un jour surnommé Cascadeur. En référence aux risques et aux audaces qu’il prenait avec sa voix et ses arrangements musicaux lorsqu’il leur a fait écouter ses premières maquettes de chansons. Cinq ans après avoir remporté le concours CQFD, organisé par le magazine parisiano-branché Les Inrockuptibles, Cascadeur est en passe de sortir son second album, Ghost surfer, au début de l’année prochaine. En l’attendant, le Colt Seavers (autrement dit l’homme qui tombait à pic) de la variété-française-chantée-en-anglais sera sur les planches du Nouveau Monde à Fribourg, ce samedi dès 21 heures.

Reprenons au début de l’histoire. Fils d’immigrés italiens (et non pas de Jeannie, comme certaines mauvaises langues le supposent), Alexandre Longo commence l’apprentissage du piano à l’âge de 8 ans. Pas étonnant: son père joue du hautbois et sa mère du piano…

Très vite, il se lasse de Schubert et donne libre cours à son imagination. En souvenir d’une figurine de son enfance, il s’invente un personnage lunaire, habillé d’une combinaison de motard. Sur scène, il porte un casque blanc à l’étoile rouge et des gants à l’identique. Et, derrière son synthétiseur à tout faire, il évoque l’amour, le vague à l’âme, l’infini, le souvenir d’une ombre, d’un air évidemment désabusé et d’une voix haut perchée, mais diablement accrocheuse.

Atmosphères de péplum
Bien sûr, ce décorum intello-enfantin ne suffit pas à faire d’un torchon une serviette. Par chance, le jeune homme est pétri d’un talent certain pour les atmosphères de péplum (The end, sur son premier album The human octopus), pour des pseudo-musiques de film à grand budget qui ne rogneraient ni sur les violons langoureux ni sur les mélodies faussement larmoyantes.

Bref, l’espace d’un disque et d’une tournée de plus de 150 dates dans tous les lieux de concert possibles, l’homme casqué ne s’est pas fait un prénom, non, mais bien un pseudonyme.

En première partie, le Nouveau Monde accueille Soften, le projet musical du Veveysan Nils Aellen, l’un des joyaux de la pop romande. Il défendra sur scène son excellent troisième album, Rocket science, publié l’automne passé. Découvert en 2006 avec un disque (Just like Lonesome Jim) enregistré avec l’unique micro de son ordinateur, le jeune homme nourrit son univers de mélodies magnifiquement tristes, de nappes de synthés éthérés, de guitares saturées en arrière-plan. Avec sa voix pleine de mélancolie, Soften chante un spleen urbain à la frontière du post-rock. Sur les planches, il retrouvera son coproducteur et alter ego Sacha Love, avec qui il sublime ses splendides ballades.

Fribourg, Nouveau-Monde,samedi 30 novembre, 21 h. www.nouveaumonde.ch

 

 

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