Da Silva, retour (presque) joyeux

Da Silva nous avait abandonnés, début 2012, avec un album (La distance) profondément noir, pessimiste, désenchanté. Bref, un disque où la beauté était à chercher du côté de la faille, de la rupture, de l’éloignement. Deux ans plus tard, le chanteur trapu revient avec un cinquième album intitulé Villa Rosa. Dès les premières notes du Coureur de fond, trois constats s’imposent: d’abord, Emmanuel Da Silva est toujours aussi doué pour torcher des mélodies accrocheuses, surtout s’il accélère un brin le tempo (Villa Rosa). Ensuite, le petit gars de Nevers envoûte toujours autant avec son parler/chanter faussement détaché (Un jour peut-être). Enfin, même si ses musiques sautillent davantage, même si elles flirtent parfois avec le disco vintage (le bizarroïde Gin fizz), même si elles révèlent des atours presque joyeux, Da Silva n’est jamais autant sincère que lorsqu’il raconte des histoires tristes.