Le «havre de paix» de Monique Monod

Amoureuse de peinture depuis toute petite, la Fribourgeoise Monique Monod expose ses huiles et ses acryls à la galerie Osmoz, à Bulle.osmoz©MR

par Christophe Dutoit

Trois arbres en fleurs, avec des touches hardies de rose et de blanc, presque comme au Japon. A côté, un premier plan de blé aux jaunes ensoleillés. Plus loin, un champ de coquelicots rouge orange envahit les deux tiers d’un paysage non loin d’ici. Chez Monique Monod, les couleurs chantent et virevoltent dans un printemps toujours renouvelé.

Exposées à la galerie Osmoz, à Bulle, jusqu’au 10 novembre, les premières huiles de la peintre fribourgeoise gardent encore la griffe de ses longues années d’aquarelliste. «La peinture est mon hobby, raconte-t-elle mercredi à l’heure de l’accrochage. Toute petite, je dessinais tout le temps. J’aurais bien aimé continuer, “mais artiste peintre n’est pas un métier”, m’avaient dit mes parents. A 15 ans, j’étais complètement perdue, j’aurais tellement eu envie de continuer.»

Pas de remords toutefois dans la voix de celle qui deviendra coiffeuse – «un métier qui m’a apporté beaucoup de satisfactions» – mais qui n’abandonnera jamais son attirance pour le dessin. «J’ai pris des cours du soir avec Ferruccio Garopesani durant quelques années. Il a vu que j’avais quelques dispositions. Puis, plus tard, avec Jean-Marc Schwaller.»

L’huile comme un défi
Monique Monod pratique alors l’aquarelle et expose régulièrement ses œuvres dans le canton, comme à Osmoz en 2007 déjà. Puis, récemment, elle se donne le défi de passer à l’acryl et à l’huile, «pour me prouver que j’en étais aussi capable».

J’adore peindre en grand format. C’est un peu différent avec l’huile, car elle me ralentit. Mais j’ai de la bouteille, j’y suis quand même allée de bon cœur.

D’après ses photographies de balades, elle interprète ainsi librement une série de paysages gruériens, du lac au Moléson, en passant par les Gastlosen et des clochers d’église qui se perdent dans la verdure des Préalpes.

«De bon cœur»
«J’adore peindre. C’est mon havre de paix. Ça me fait du bien psychiquement, moralement. Quand je suis prise dans la peinture, je n’ai ni faim ni soif. J’oublie tout ce qui se passe à l’extérieur.» Et de raconter qu’un jour son mari était surpris que toutes les lumières de sa maison soient éteintes à son retour du travail. Il retrouve finalement son épouse dans son atelier de peinture et se dit non sans humour: «Ma femme n’a pas fait le souper. Mais, au moins, elle est de bonne humeur!»

Monique Monod a conservé de l’aquarelle cet amour pour la transparence, pour la lumière, pour la gestuelle. «J’adore peindre en grand format. C’est un peu différent avec l’huile, car elle me ralentit. Mais j’ai de la bouteille, j’y suis quand même allée de bon cœur.»

Elle adore aussi les tons sur tons, les infimes nuances d’une couleur à la limite de la monochromie. A l’image de ses coquelicots, à la frontière de l’abstraction, non loin des nymphéas de Claude Monet.

Bulle, galerie Osmoz, je, sa, di 14 h-18 h, jusqu’au 10 novembre. Vernissage ce samedi à 17 h

osmoz©MR

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