Eglise de Mézières: retable en danger recherche soutien

Les travaux de rénovation du paroi-retable de l’église vont débuter. Ils sont devisés à plus de 120000 fr. Les fonds manquent encore.
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par Sophie Murith

L’église Saint-Pierre-aux-Liens de Mézières recèle un trésor. Un trésor qui a bien failli tomber en miettes. L’immense paroi-retable en peinture sous-verre créé de la main du Tessinois Emilio Beretta doit être restauré. Les travaux vont débuter en octobre. Objectif: fin du chantier en juillet 2014.

«C’est une œuvre capitale pour la peinture sous-verre», affirme Stefan Trümpler, du Vitrocentre de Romont. A ma connaissance, il n’existe pas d’autres œuvres de cette taille.» Elle mesure plus de dix mètres sur cinq. «Normalement, on retrouve cette technique (n.d.l.r. la peinture est appliquée à froid sur le verso de la plaque de verre et le motif est vu en transparence) en tableau ou en décor d’intérieur, dans les salons de bateau notamment.»

En mai 2011, une fêlure est constatée dans un coin d’une des 82 plaques de verre qui composent la représentation de la délivrance de l’apôtre Pierre, avec, sur les côtés, six scènes de sa vie et de son martyre. En juin de la même année, un morceau de verre peint choit.

Une cohorte de spécialistes
La détérioration naturelle des cals positionnés entre chaque verre est en cause. «Cette isolation était faite de liège, de carton ou de cuivre, explique Jean-Claude Raemy, président de paroisse. Elle était usée et les verres se touchaient. Avant l’enlèvement de toutes les plaques et leur entreposage dans le chœur, nous avons dû arrêter de jouer les orgues et de sonner les cloches pour ne pas les abîmer davantage.»

A œuvre unique, restauration exceptionnelle. Et cela a pris du temps. «Il a fallu s’organiser pour trouver les spécialistes disponibles: une restauratrice parisienne, des architectes et des ingénieurs pour savoir si le mur ou les points d’ancrage avaient bougé», explique Stefan Trümpler. La paroi sur laquelle est fixé le retable ne s’est finalement déplacée que de 2 cm en septante ans. La paroisse, qui, en 2011, devait faire face à une situation inédite, a également dû trouver les premiers financements.

En 1939, l’église, dessinée par l’architecte romontois Fernand Dumas, avait coûté 240000 francs.

Le devis s’élève à plus de 120000 francs. «En 1939, l’église, dessinée par l’architecte romontois Fernand Dumas, avait coûté 240000 francs», précise Jean-Claude Raemy. Y compris la décoration intérieure, tout en verre, créée en partenariat avec le Groupe Saint-Luc, une association d’artistes, d’architectes et d’intellectuels catholiques.

La paroisse participera aux frais à hauteur de 10000 fr., le Vitrocentre versera 5000 fr. «Je ne peux pas encore annoncer de chiffres pour les subventions que le canton ne manquera pas de donner, déclare François Guex, conseiller scientifique au Service des biens culturels. Comme le retable fait partie de l’inventaire national, il rentre dans les conditions cadres pour obtenir des aides de la Confédération.» Une liste de fondations susceptibles d’aider la paroisse a aussi été compulsée et les dons privés sont les bienvenus.
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