Berger réinvente l’histoire de Gruyères

Le château de Gruyères présente dès demain une exposition de l’artiste Berger. Un voyage dans le passé de la cité, réinterprété par le peintre.
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par Jérémy Rico

On connaît le passé de Gruyères. Entre légende et histoire, la cité comtale a traversé les siècles. De Gruérius au comte Michel, jusqu’à l’arrivée des touristes. Ce passé, c’est le point de départ de l’exposition de Berger, Transhistorique Express, au château de Gruyères dès demain et jusqu’au 10 novembre. Pour l’occasion, le bédéiste fribourgeois s’essaie à l’acrylique sur toile. Le résultat: près d’une quarantaine de peintures qui retracent l’histoire de la cité comtale. On y retrouve le style particulier du créateur de Zono l’urbain. Souvent caricatural et humoristique. Sombre et bucolique parfois.

Au 8e jour de la création
Comme dans la légende, tout démarre avec Gruérius. Sous le pinceau du Vaudois d’origine, le fort guerrier devient lutin, chevauchant une grue tout droit sortie d’un film d’animation. Le tableau ouvre la salle voûtée, première pièce occupée par l’exposition. A ses côtés, Berger fait remonter le château au «8e jour» de la création. Surplombé d’un Moléson baigné par une tempête, la cité prend des airs fantastiques.bergera

La réinterprétation historique se poursuit au fil des toiles. Ici, Berger – de son vrai nom Philippe Gallaz – met en place une commission marketing pour décider des armoiries de Gruyères. Après une suite de tableaux consacrés au comte, la légende de Jehan l’Eclopé saisit par son clair-obscur. La salle voûtée se conclut par Le marchand d’Amérique, regorgeant d’exotisme. Adepte du détail humoristique, Berger en profite ainsi pour glisser un Marsupilami dans la scène.

Place à la salle de l’arsenal. Là, le peintre livre une vision pessimiste et sombre de la Belle Luce, happée par l’ombre du comte. Au fil des œuvres, le déclin du comte Michel, puis sa débandade. La période romantique offre l’occasion à Berger de peindre Camille Corot, affairé à l’un des paysages qu’il a laissés à la cité. L’exposition se clôt sur une vue de la salle des chevaliers, baignée d’une lumière aveuglante. Sur la table, un téléphone sonne, dérangeant les esprits du lieu. De la Gruyères légendaire à la Gruyères touristique et contemporaine, la boucle est bouclée.

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Respect du passé
En plus des toiles, Transhistorique Express propose également une immersion dans le travail de l’artiste. Deux vitrines affichent de nombreux croquis ou tests de couleurs, témoins de la préparation des œuvres. L’occasion de découvrir les nombreuses recherches, tant artistiques qu’historiques, effectuées par le peintre. A l’arrivée, un résultat «empreint de respect du passé, mais pas forcément académique», selon les mots de Berger. Surtout, l’occasion pour lui de toucher à la peinture, un moyen d’expression qu’il avait encore peu exploité.

Château de Gruyères, vernissage le vendredi 13 septembre, à 18 h 30. Ouvert tous les jours de 9 h à 18 h (à partir du 1er novembre de 10 h à 16 h 30). Jusqu’au 10 novembre

 

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