Mülhauser, Rast, Thévoz, trois raconteurs de la vie en images

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Jusqu’au 7 juillet, le Vide-poches de Marsens accueille les images de Johann Mülhauser, Benedikt Rast et Jacques Thévoz, trois maîtres de la photographie fribourgeoise dont les fonds sont déposés à la BCU.

par Christophe Dutoit

Une image devient icône lorsqu’elle touche à l’universel. Prenez le portrait de ce vieil homme, enguenillé dans ses vieux habits du dimanche, la barbe d’une épaisse blancheur, le sourcil dru et la ride photogénique. Grâce au regard de Benedikt Rast, cette simple photographie est tout à coup devenue une belle image, rendue mystérieuse par cette moustache qui cache ses lèvres et ces fameux sourcils, droits comme des faisceaux, qui servent de rideaux à ses yeux dont on ne saura jamais s’ils sont surpris, hagards, ironiques ou simplement timides. Et, quand une mouche s’invite au festin sur le revers de sa veste, à ce moment précis de la création, la belle image se transforme en icône…rastz

Il en va de ce petit portrait comme des septante autres tirages exposés au Vide-poches de Marsens jusqu’au 7 juillet. Des images prêtées par la Bibliothèque cantonale et universitaire de Fribourg (BCU), dépositaire des fonds photographiques de Johann et Jean Mülhauser, Benedikt Rast et Jacques Thévoz, à qui elle a déjà consacré des expositions et plusieurs publications depuis dix ans.

«J’ai fait un choix dans les tirages de la BCU, explique Marianna Gawrysiak, responsable de la galerie. Ce sont mes coups de cœur.» Des images dans un noir et blanc nostalgique, qui remontent au mitan du XXe siècle, lorsque l’on fanait encore les alpages à la main en Valais (Rast), que l’on assistait à des courses de stock-cars à Gumefens (Thévoz) ou que l’on construisait des barrages aux dimensions surhumaines (Mülhauser).

Il y a du Robert Doisneau dans les yeux de Thévoz, comme du Edward Weston dans ceux de Rast ou de Mülhauser.

Du Doisneau dans les yeux de Thévoz
«Ces images, on les connaît déjà, mais on a toujours plaisir à les revoir», se réjouit Marianna Gawrysiak devant ce portrait d’un armailli ivre de sommeil, assoupi sur le marchepied d’une auto, lors de l’édition 1960 de la Poya d’Estavannens. Ou celle, sublime elle aussi, de cet enfant casse-cou – skis aux pieds, bâtons au ciel et visage déformé par la stupeur – qui saute un parapet à La Neuveville de Fribourg. Il y a du Robert Doisneau dans les yeux de Thévoz, comme du Edward Weston dans ceux de Rast ou de Mülhauser. Trois manières de raconter, en images, la vie de Fribourg au XXe siècle.

Marsens, le Vide-poches, jusqu’au 7 juillet. Me, je, sa, di 13 h-17 h. Vernissage ce vendredi, dès 18 h, avec un intermède musical de Sylvain Tissot

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