Un festival estival pour l’Espace Aurore

Jusqu’au 28 juillet, l’Espace Aurore propose des notes aux couleurs africaines. En musique, en peinture ou en sculpture, à voir et écouter dès à présent.aurorefestival

texte & photos Mélanie rouiller

La galeriste Myria Albrici-El’Assad, qui a passé toute son enfance au Nigeria, porte l’Afrique dans son cœur et le prouve. Sa galerie, l’Espace Aurore, accueille quatre artistes plasticiens d’origine africaine, ainsi qu’une programmation musicale qui inviteront le public à passer l’été sous le soleil, quoi qu’il arrive.

Des peintures, tout d’abord, avec Marguerite Lalèyê et Shedrach Uzenab. Un kaléidoscope de couleurs vives pour la première et des textures pour le second. Marguerite Lalèyê travaille une peinture bigarrée, mélange de pop art et de motifs de boubou. Sa peinture est une transcription de son amour pour la danse. Des courbes, un rythme, des gestes amples et généreux. Une pratique spontanée qui paraît être aux antipodes des œuvres de Shedrach Uzenab. Plus intellectualisé, son travail est accompagné de textes descriptifs. Il malaxe les matières créant des tableaux en trois dimensions. Des yeux et des corps qui parlent d’émotions primaires, de peur et d’amour souvent. Une série de quatre tableaux de verre brisé collé sur bois condense son discours. Plus abstraites, elles dégagent une notion de danger, d’effritement et du temps qui passe inlassablement.

Du bronze béninois
Le sculpteur Vincent de Paul de Ouagadougou travaille le bronze à la cire perdue, selon une méthode artisanale béninoise (cuisson dans le sable). Il donne régulièrement des stages de cette technique en France et ailleurs. Exposées pour la deuxième fois à l’Espace Aurore, ses statuettes d’une trentaine de centimètres représentent des hommes drapés d’inscriptions qui semblent chanter ou prier. Le visage tourné vers le ciel, comme un lien entre l’homme et ce qui le dépasse.

Quant aux œuvres du quatrième artiste, elles naviguent encore quelque part entre le Burkina Faso et la Suisse, démontrant bien la complexité logistique de la mise en place d’un accrochage international.

Ribambelle de musiciens
En attendant leur arrivée, les musiciens et les conteurs s’installent dans la tente extérieure pour chanter et danser au rythme d’instruments peu connus, comme le fujara ou le hang. Le fujara, croisement entre la flûte et le didgeridoo, vient de Slovaquie, tandis que le hang (qui signifie main en dialecte) a été créé à Berne. Des sonorités qui ne sont pas toutes en lien étroit avec l’Afrique, mais qui ont l’ambition de mélanger les genres et faire découvrir un large éventail de sons et de voix. Six soirées pour écouter Samba Diabaté, Vincent Zanetti (animateur de L’écoute des mondes sur Espace 2), Pascal Rinaldi, Antoine Auberson, Florence Chitacumbi ou encore Gérard Widmer. Programmé le 15 juin, Punta Negra sera remplacée par le chanteur Faso Deni.

Les enfants sont aussi à l’honneur avec la conteuse Isabelle Kallenborn et Arf le dragon. Ses marionnettes entièrement fabriquées en matériaux recyclés sensibilisent les jeunes à l’aide de proximité et au recyclage alimentaire. Des histoires racontées régulièrement jusqu’à la fin juillet. L’artisanat aura aussi sa place le dernier week-end du mois de juin, avec la présentation de bijoux touaregs.

Infos: www.espace-aurore.ch

 

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