Théâtre des Osses, une dernière saison bâtie sur l’amitié

Gisèle Sallin et Véronique Mermoud, cofondatrices du Théâtre des Osses, ont présenté hier les créations choisies pour leur dernière saison.osses

par Dominique Meylan

La présentation de la saison 2013-2014 du Théâtre des Osses fleurait la nostalgie, hier à Givisiez. Pour la dernière fois, les cofondatrices Véronique Mermoud et Gisèle Sallin étaient aux commandes. Elles transmettront le flambeau au duo Geneviève Pasquier et Nicolas Rossier l’année prochaine.

Les deux femmes ont marqué cette dernière saison de leur empreinte. Leur aventure aux Osses se terminera par une pièce écrite et mise en scène par Gisèle Sallin, baptisée Rideau!. D’octobre à décembre, le Théâtre des Osses accueillera trois compagnies, dont les deux directrices estiment particulièrement le travail. «Nous avons souhaité nous entourer d’amis», rapporte Véronique Mermoud.

L’Amant
Sur la scène des Osses, Raoul Teuscher s’est déjà distingué dans Britannicus de Jean Racine. Puis, il a mis en scène Eyolf d’Henrik Ibsen. Il revient à la mi-octobre avec L’Amant, une pièce d’Harold Pinter, prix Nobel de littérature, où il sera à la fois metteur en scène et acteur.

L’histoire se déroule dans une banlieue de Londres: Richard et Sarah, un couple marié depuis dix ans, vivent chacun une relation extraconjugale connue de leur partenaire. «Le théâtre d’Harold Pinter offre aux acteurs et au public un monde totalement surprenant. Un monde où l’humour, la brutalité et le chaos des désirs se mélangent librement», expose le programme du Théâtre des Osses.

Laverie paradis
Pour Véronique Mermoud, Claude-Inga Barbey est «l’une des grandes dames du théâtre romand». Quant à sa complice Doris Ittig, elle n’est pas inconnue du Théâtre des Osses, puisqu’elle a notamment joué dans Marie Impie


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Ce duo présentera en novembre sa dernière création, baptisée Laverie Paradis. Dans un salon-lavoir, deux femmes se retrouvent en train de laver leur linge sale. Leur discussion débouche sur un débat sur la foi. Le tout devrait ne pas manquer de drôlerie, promettent les deux comédiennes.

Chantons quand même!
En décembre, le Théâtre des Osses se plongera dans quelques heures sombres de l’histoire avec un spectacle musical consacré à la Seconde Guerre mondiale. Chantons quand même! décrit la vie quotidienne des Parisiens pendant cette période difficile. Les chansons choisies et interprétées par la compagnie Le Pavillon des singes apportent un éclairage inédit. En arrière-fond, se pose une question: pouvait-on se distraire pendant cette période troublée?

Bilan de L’avant-dernière saison
Près de 20000 spectateurs ont assisté aux 174 représentations de la saison 2012-2013. «Cela représente une très légère baisse de la fréquentation», commente Pierre Aeby, président du Conseil de fondation. Les responsables n’ont pas d’explication toute trouvée à cette diminution: cela pourrait aussi bien être un effet saisonnier qu’une conséquence de la première saison complète de la nouvelle salle Equilibre à Fribourg.

 

Un hommage au théâtre

Avec le départ des deux cofondatrices du Théâtre des Osses, la saison 2013-2014 ne pouvait être totalement ordinaire. Le dernier spectacle, prévu en février et en mars, sera placé sous le signe du passage. Baptisé Rideau! il a été écrit par Gisèle Sallin et sera joué par Véronique Mermoud, accompagnée d’une douzaine de comédiens qui font tous partie de la famille artistique des deux codirectrices.

«Nous allons terminer comme nous avons commencé: en faisant du théâtre», expose Gisèle Sallin. Cette pièce est partie d’une question, lancée par Véronique Mermoud à sa complice de toujours: «Ne faudrait-il pas que tu laisses quelques traces écrites sur tes trente-cinq ans de mise en scène?» La gestation du projet a pris du temps. Des matériaux, des bouts de scène, des personnages sont venus peu à peu remplir la page blanche de Gisèle Sallin.

J’essaie d’emmener le spectateur dans cet atelier extraordinaire que constitue une salle de répétition.

L’action se déroule pendant une répétition. Un metteur en scène dirige une dizaine d’acteurs, mais il perd peu à peu le contrôle des événements. La pièce est loin de constituer une théorie sur le théâtre. «J’essaie d’emmener le spectateur dans cet atelier extraordinaire que constitue une salle de répétition», rapporte Gisèle Sallin.

A quatre pendant quelques mois
Le nom de la pièce, Rideau!, marque la fin d’une époque. Le duo Geneviève Pasquier et Nicolas Rossier arrivera dès le mois de janvier 2014 pour reprendre la direction du Théâtre des Osses. Il cohabitera pendant six mois avec Gisèle Sallin et Véronique Mermoud, afin de préparer la prochaine saison dans la sérénité.

Deux cafés littéraires seront consacrés à ce passage de témoin. Ils permettront de faire plus ample connaissance avec ces deux artistes fribourgeois, qui ont fait leurs classes auprès de Gisèle Sallin.

Les cofondatrices des Osses quittent la direction du théâtre, mais conservent leur passion pour le théâtre. «Je reste metteur en scène et Véronique Mermoud actrice», témoigne Gisèle Sallin. L’une comme l’autre se réserve la possibilité d’exercer leur art, au gré des propositions.

 

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