Alex Beaupain, de l’exigence dans la variété

Deux ans après Pourquoi battait mon cœur, Alex Beaupain revient avec Après moi le déluge. Un album épatant où il assume son penchant pour la variété, mais avec exigence. Rencontre.beaupaina

par Eric Bulliard

Une presse élogieuse, un Olympia pour lui tout seul, des télés prestigieuses: le printemps sourit à Alex Beaupain. Il faut dire que le Parisien a frappé un sacré coup avec Après moi le déluge: son quatrième album trouve un équilibre épatant entre la chanson à texte raffinée et l’évidence de la variété. Au milieu de ces douze titres enthousiasmants, un étrange Coule, signé Julien Clerc. Dans l’hôtel genevois où il enchaîne les interviews, Alex Beaupain sourit: «Cette chanson énerve plein de gens, qui disent qu’elle fait trop Julien Clerc. Ça m’amuse… J’ai demandé une musique à Julien Clerc! Si ça ne lui ressemble pas, quel est l’intérêt?» Le reste de l’album est un sans-faute, avec sa douce mélancolie, ses histoires d’amour tendres, vachardes, ironiques… et ses synthés vintage.

On a l’impression que vous avez franchi un cap, avec la sortie d’Après moi le déluge: vous voilà très médiatisé, la presse est élogieuse, vous venez de jouer pour la première fois à l’Olympia…
Oui, je sens clairement que les choses se déclenchent. On en vend un petit peu, la critique est plutôt bonne… Pas tout à fait unanime, mais quasiment. C’est à la fois très joyeux et terrifiant, parce qu’on craint toujours le retour de bâton. J’en profite! Ça fait dix ans que je fais ce métier: si les choses arrivent au début, je pense qu’on peut devenir fou, mais pour moi, tout s’est passé petit à petit…

Quant à L’Olympia, c’était vraiment, de toutes les salles possibles, la plus importante pour moi. Il y a quelques objectifs qu’on se fixe symboliquement et celui-ci en était un. Parce qu’il y a une mythologie attaché à ce lieu et que j’y ai vu beaucoup de concerts… Et comme ça s’est bien passé, j’étais content.

Dès la première écoute, l’album frappe par son côté plus affirmé…
Il est sans doute moins maniéré. Je vieillis… Au bout d’un moment, il y a des inhibitions qui tombent. C’est mon quatrième album: je me suis dit qu’il était important, pour passer un cap. J’ai toujours été très impliqué dans la production de mes albums, mais là, j’ai décidé de m’impliquer encore plus, et de prendre ce poste de coréalisateur avec Nicolas Fiszman. Pour les arrangements, j’ai décidé de ne rien m’interdire sous prétexte de bon ou mauvais goût. Mon but était de faire des chansons que j’aimerais écouter, même s’il y a des choses que j’aime écouter qui sont un peu honteuses… Je crois qu’on a tous des chansons qu’on trouve belles alors qu’objectivement, on les sait mauvaises! Mais elles nous plaisent pour des raisons de nostalgie, mais aussi parce qu’on peut avoir de mauvais goûts! Moi, j’ai plein de mauvais goûts que j’assume totalement. Avant, je gardais quelque chose de l’ordre du «non, je ne vais pas faire ça, parce que ce n’est pas élégant…»

Comme je pensais que je chante mal – je le pense toujours d’ailleurs – je découpais beaucoup pour avoir le truc le plus juste et on se retrouvait avec des voix très maniérées, pas très incarnées.

Et puis, peut-être que ça ne se remarque pas, mais je chante de façon plus libérée aussi. C’est sans doute le fait d’avoir fait plus de concerts. La façon de procéder a aussi changé. Avant, je rentrais en studio, on faisait tous les arrangements et je disais: «Pendant une semaine, on va faire les voix». Ce qui était débile! Evidemment, deux jours avant je tombais malade… Je m’enquillais toutes les voix en une semaine, je faisais vingt prises par chanson… Comme je pensais que je chante mal – je le pense toujours d’ailleurs – je découpais beaucoup pour avoir le truc le plus juste et on se retrouvait avec des voix très maniérées, pas très incarnées. Après des concerts qui se sont bien passés, je me suis dit: «Fais-toi confiance» et j’ai chanté avec les musiciens. Il y a des voix où j’ai gardé deux ou trois prises et même deux qui sont les voix des maquettes, parce que je n’ai jamais retrouvé quelque chose que je trouvais aussi bien dans l’intention.

A un moment donné, c’est peut-être ça aussi de s’assumer: accepter que vocalement, techniquement, ce ne sera pas parfait, mais que ce n’est pas grave, si c’est incarné. L’idiotie, dans mon cas, était de chercher une perfection technique au lieu d’une intention…

Musicalement, l’album rappelle beaucoup la variété seventies, eighties, voire sixties pour Profondément superficiel: c’est là que se trouvent vos racines musicales?
Complètement. J’ai beaucoup écouté la grande chanson française mais aussi la variété, que je trouve très noble. Avant, pour faire plus cool, je disais que je faisais de la chanson pop. Mais pop, à la base, vient de populaire et le mot variété en est juste la traduction. Pour moi, c’est l’idée d’une chanson populaire, mais exigeante. Populaire parce qu’on essaie de rester dans des formats de chansons. Je ne les fais pas exploser, je reste dans du couplet-refrain-pont classique, mais qui fonctionne. Je cherche une certaine efficacité dans la façon d’écrire des chansons et de les arranger. Cette idée non plus ne me dégoûte pas: avec efficacité, on pense toujours putasserie… Mais c’est très compliqué d’être efficace sans être putassier.

Et l’exigence se retrouve sur les textes: j’ai envie de parier sur l’intelligence du public. Définitivement, je crois que je ne serai pas un chanteur underground! Je le suis peut-être par le nombre de ventes de disques, mais pas par ce que je propose. Je me réclame des gens que j’ai écoutés et j’aime qu’on les entende dans mon travail. Mes textes, j’essaie de faire en sorte qu’ils soient bien écrits, mais ils ne sont pas abscons… J’aime la chanson indie, j’écoute des trucs très underground, mais je ne suis pas ça. Si je suis honnête avec moi-même, la chanson que je préfère, c’est Julien Clerc, Alain Souchon, Alain Chamfort, Serge Gainsbourg, aussi, qui était un mec très intelligent, mais qui faisait parfois de la musique de variété… Et j’adore Stéphanie de Monaco! Je sais que je devrais avoir honte, mais non!beaupainb

D’ailleurs, la comparaison avec Souchon revient constamment chez les critiques: au bout d’un moment, n’est-ce pas agaçant?
Non, parce que je le cherche. Je l’ai toujours considéré comme un des mes chanteurs préférés. Surtout pour ce qu’il a inventé dans la façon d’écrire, ce sens de la formule, du raccourci, qui n’existait pas avant lui et qui a fait école. Je le fais exprès: dans une chanson comme Ça m’amuse plus, dès que je l’écris au piano, il y a une façon d’utiliser les mots, les contractions, de raconter une histoire très à la Souchon, du style Le dégoût, ce genre d’histoires de l’enfance. En entrant en studio avec cette chanson, je me dis: «Assume!» et l’arrangement est aussi très Souchon-Voulzy années 1980.

Ça ne me gêne pas que, dans ce que je fais, on entende ce que j’ai écouté. Quand j’écoute Etienne Daho, j’entends aussi Gainsbourg et le Velvet Underground. Quand j’écoute Gainsbourg, il y a plein de chansons où j’entends Charles Trenet. Je suis très attaché à cette idée qu’on vient tous de quelque part et que c’est bien qu’on l’entende… C’est très prétentieux d’arriver en disant: «J’ai une personnalité unique et je n’ai rien besoin d’écouter pour proposer quelque chose de génial…» Je n’y crois pas, ou alors c’est de la bouse.

Je suis flatté qu’on me compare à Souchon ou Daho… Après, ça peut être un peu méchant pour dire que c’est du sous-Daho ou du Sous-Souchon, mais je m’en fous: si on l’entend, ça veut dire que j’ai atteint un genre de chanson que j’ai écouté et que j’aime.

Vos chansons ont une sorte d’évidence, de simplicité, qui est toujours le plus difficile à atteindre, en art, sans tomber dans la banalité ou la facilité…
Faire des choses efficaces, ça ne veut pas dire des choses simplistes. Je m’attache à écrire simplement et efficace et, oui, je crois que c’est le plus difficile. Mon idée, c’est aussi que le français sonne d’autant plus si on écrit simplement. On dit souvent que c’est une langue qui, contrairement à l’anglais, ne sonne pas. C’est faux, c’est juste qu’on l’utilise mal.

Et la poésie n’est pas forcément dans la complication, mais dans la précision du langage: trouver le terme qui ne peut pas être remplacé par un autre pour décrire un sentiment. «Ultramoderne solitude», on ne peut mettre aucun autre mot, aucun autre adjectif pour décrire ce sentiment-là. Les mots ne sont pas compliqués, mais leur assemblage fait que ça fonctionne.

D’où votre attirance pour les allitérations, les sons des mots…
Oui, je suis très attaché à la forme, à la structure. Je trouve que les textes doivent être non seulement justes, précis, émouvants, mais qu’on peut s’amuser avec plein de choses, comme les allitérations, les rimes… C’est rigolo de faire rimer «cadastre» et «sinistre», c’est moins banal que les rimes en -é ou en -a… Ça m’amuse d’aller vers une complication structurelle. Mais jamais la forme ne doit l’emporter sur le fond. L’important, c’est que ce soit d’abord émouvant. Si, après, c’est très construit formellement, ça m’intéresse.

Pour la chanson Après moi le déluge, avec le système où deux verbes se répondent, comme «je t’attends, tu t’étends», j’avais écrit un troisième couplet qui racontait la même chose. Mais je me suis rendu compte qu’il coupait l’émotion: tout à coup, on voyait la mécanique. J’avais une autre chanson qui s’appelait Reste, écrite uniquement avec des rimes en -este. Sincèrement, elle était assez bien branlée, mais elle tournait à vide, parce qu’elle ne racontait pas quelque chose de juste et d’émouvant.

Trouver le truc entre les deux, c’est le plus compliqué. J’adorais ça chez Gainsbourg. Quelquefois, on sentait que ça devenait un truc, mais quand il y a les deux, comme dans Les dessous chics et tant d’autres, c’est sublime! Impossible de résister.

Vous parlez d’émotion: le plus souvent, dans vos chansons, elle se situe du côté de la mélancolie, de la nostalgie. Est-ce votre penchant naturel?
Oui et ce sont les chansons que je préfère écouter. Par goût, par penchant, je préfère les chansons tristes. Je ne pense pas être un cas isolé… Un après-midi, quand on est bien déprimé, quand il pleut, se mettre un bon Barbara, Pierre, par exemple… Tout à coup, on est très heureux d’être triste et c’est un sentiment très beau. Comme disait Hugo: «La mélancolie, c’est le bonheur d’être triste…» Ferré disait «c’est un désespoir qui n’a pas les moyens», ce qui n’est pas idiot non plus.

Je ne m’interdis pas ces chansons, parce que je trouve que c’est celles que je réussis et j’aime les chanter, Mais j’essaie de plus en plus de varier les angles, d’avoir des chansons méchantes, masochistes… Pas cyniques, parce que j’aime pas le cynisme, mais ironiques ou avec un second degré. J’essaie de ne pas être constamment le type qu’on a quitté, sous la pluie… Je trouve pas mal aussi d’avoir des chansons vachardes 

A propos de vacharde, une phrase comme «après moi, je veux qu’on soit malheureux» est particulièrement gratinée…
Ça, c’est plus méchant que mélancolique! Les gens me demandent souvent si ça me dérange qu’on me qualifie de chanteur sentimental. Non, mais ça dépend comment on le définit: chanteur qui parle de sentiment, d’accord, mais ce n’est pas forcément fleur bleue. On peut avoir de très mauvais sentiments, comme celui-ci, d’Après moi le déluge: on quitte les gens, et en plus, de façon très égocentrique, on est blessé quand l’autre retrouve le bonheur ailleurs. C’est un mauvais sentiment, mais, si on est franc, peu de gens ne l’ont jamais eu… même de façon furtive.

L’intéressant, dans les chansons, c’est de parler de soi pour parler aux autres et des autres. Que les gens se retrouvent. La facilité ensuite, ce serait de faire en sorte qu’ils se retrouvent que dans des choses nobles, ce qui est très flatteur à la fois pour l’auditeur et pour le chanteur. Moi je trouve rigolo d’aller gratter un peu ailleurs, parce que c’est parier sur l’intelligence du public.

Mais comment faitre pour que ces sujets intimes, personnels, aient une résonnance universelle?
C’est une question que j’ai été forcé de me poser: j’ai sorti un premier album, Garçon d’honneur, où je ne disais que «je», où je n’étais que dans l’intime et il n’a pas du tout marché. Je me suis dit que j’avais raté mon coup, que cette chanson-là était trop nombriliste, trop personnel et qu’elle ne touchait pas les gens. Par chance, ces chansons ont été reprises dans le film de Christophe Honoré, Les chansons d’amour, où elles ont eu un impact. Je ne m’étais donc pas complètement planté et c’était possible de parler aux autres en parlant de moi. Mais je ne peux pas trop théorisé. Une fois de plus, les gens que je préfère disent «je», mais j’ai l’impression qu’ils parlent de moi…

C’est particulièrement le cas dans Je suis un souvenir, qui débute par «je suis ma mère qui dit et mon père qui se tait»…
J’étais assez content de ce raccourci, parce qu’il définit, pour notre génération, ce qui s’est passé dans beaucoup de familles. Sans être compliqué. C’est la seule chanson de l’album où j’avais une musique très jolie de Nicolas Subrechicot et j’ai écrit ça assez vite, en chantant, après un repas arrosé… J’ai mis deux heures et, après, je me suis dit qu’il s’était passé quelque chose.

Vous dites «notre génération»: vous sentez-vous, comme on peut le lire parfois, son porte-parole?
Non, d’abord, je ne suis pas assez malin pour le faire exprès. Il y a des gens très forts pour choper l’air du temps, moi pas du tout. Les courants m’arrivent toujours après, je voyais des dièses partout avant que je comprenne ce qu’est Twitter… Le seul truc, c’est que, comme je fais partie de cette génération, peut-être que j’ai une façon de raconter les choses qui leur parle. En parlant de moi, je deviens générationnel de fait, pas d’intention. Et puis je ne pense pas que je parle à toute ma génération: les gens de mon âge qui ont grandi en écoutant du rap, ça ne leur parle pas.

Mais En quarantaine parle forcément à ceux qui ont cet âge…
J’espère… Mais j’espère aussi qu’elle est bien comprise, la chanson, parce qu’il y a beaucoup de journalistes de droite qui ont expliqué que je disais du mal de Mai 68. Mais non! Je suis pas un réactionnaire en train de dire que c’était horrible que Mai 68 se soit passé. Je dis juste que, comme nos parents ont fait la révolution, on a vécu dans l’idée qu’on ferait de toute façon moins bien qu’eux. Parce que nous, on n’a pas fait la révolution, et parce que, comme économiquement c’est la merde, on avait moins de chance d’être en ascension sociale par rapport à nos parents alors qu’eux l’ont été par rapport aux leurs. On s’est retrouvé à se faire traiter de «Bof génération», puis de «Génération X», d’une manière un peu méprisante. Mais je trouve formidable que Mai 68 soit arrivé.

Ce côté social, politique, que l’on trouvait déjà dans Au départ, passe toujours par des chansons d’amour. Vous qui avez étudié à Science Po, n’auriez-vous pas parfois la tentation d’évoquer ces sujets de manière plus frontale?
Je ne peux pas. Les rares fois où j’ai essayé, j’ai arrêté très vite. C’est très embarrassant, les chansons engagées, quand c’est raté… J’ai toujours considéré qu’une chanson ne peut pas être un tract, que c’est compliqué de faire des chansons avec des bons sentiments. Très peu de gens y arrivent. Il y a quelques exemples: Lili, de Pierre Perret, est une chanson antiraciste vraiment réussie..

Dans certains styles, ça marche: un rocker ou un rappeur, dans un genre frontal, peut se situer dans un engagement. Parce qu’il correspond à la façon de chanter, avec un rapport plus premier degré aux choses. Mais si moi je débarquais en gueulant contre les OGM, avec un mégaphone, j’aurais l’air d’un con! Du coup, c’est intéressant, parce que je suis obligé de tordre un genre, la chanson d’amour ou sentimental, pour glisser des choses dedans ou derrière. J’aime les gens qui passent des choses en contrebande: Souchon a toujours fait passer des idées en contrebande, derrière des chansons qui ont l’air sentimentales.beaupainc

Comment se sont passées les collaborations avec les compositeurs, Julien Clerc, La Grande Sophie et Nicolas Subrechicot?
Je suis assez jaloux de mes textes. Il y en a un au milieu de Christophe Honoré, parce que pour une fois il a réussi à en faire un, mais de manière générale, je suis assez jaloux du fait d’écrire mes textes. Mais je connais mes limites de compositeur: j’écris tout le temps de la même façon. Je suis pas suffisamment idiot ou mégalomane pour penser que ce sera mieux si je fais tout. Pour cet album, j’ai voulu aller chercher ailleurs, pour que la moitié de compositions ne soient pas de moi. Nicolas Subrechicot était pianiste sur ma tournée précédente et un jour, en balance, il joue un truc qui deviendra la musique de Vite. Je lui dit: «C’est joli, c’est de qui?» Il me répond: «C’est de moi!» Il me l’a envoyée et j’ai écrit cette chanson. Ensuite, il m’a envoyé d’autres musiques et j’ai réussi à faire quelque chose avec quatre d’entre elles.

Julien Clerc, simplement, est un grand compositeur, un grand mélodiste. J’avais écrit un texte pour son dernier album et il a été très vite chaleureux, confraternel avec moi. Je lui ai demandé une musique et il m’a fait Coule, que je trouve très bien, parce qu’on le reconnaît! Ça énerve plein de gens, qui me disent que ça fait trop Julien Clerc. Je leur dis: «Vous êtes stupides ou quoi? Je demande une musique à Julien Clerc! Si ça ne lui ressemble pas, quel est l’intérêt?» En plus, ça m’amuse, j’ai fait exprès de l’arranger très variétés années 1970! Elle détonne dans l’album, mais je l’aime bien, parce que j’assume totalement cette variété de ces années-là. Même si j’avoue que je suis plus Julien Clerc que Dave…Il y a des albums de Julien Clerc arrangés par Jean-Claude Petit qui contiennent des choses absolument sublimes.

Sophie est une amie depuis longtemps. Je n’avais pas compris à quel point son travail était intéressant, avant son dernier album. Je trouvais ça bien, mais je n’étais pas super convaincu. Quand j’ai entendu La place du fantôme, j’ai pensé qu’elle avait un truc que je n’ai pas: un sens de l’évidence mélodique imparable. Elle sort un truc, on a l’impression de l’avoir entendu cent fois et pourtant on ne l’a jamais entendu. C’est l’histoire de Yesterday: McCartney l’écrit et va voir tous les magasins de disques de Londres avant de la montrer aux Beatles, parce qu’il est persuadé que cette musique existait déjà, tellement elle est évidente ça… Je ne dis pas que Sophie vaut McCartney, encore que…

J’ai envie de continuer avec l’un et l’autre de ces compositeurs, parce qu’ils m’amènent ailleurs. Contre le vent est une chanson que je n’aurais pas écrite comme ça, sans la musique de Sophie.

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