Stéphane Blok en déambulation urbaine

blokIl y a une quinzaine d’années, d’aucuns le voyaient comme le petit Suisse qui allait tenir la dragée haute de ce qu’on appelait alors la nouvelle chanson française. Penser qu’il allait se contenter de ce format, c’était toutefois mal connaître Stéphane Blok, son esprit libre, sa créativité sans limite. Il en donne une nouvelle preuve avec Chants d’entre les immeubles, spectacle devenu album, disponible uniquement sur internet.

Après ses expériences avec Léon Francioli, le Lausannois revient certes à une forme de chanson, qui demeure loin du classique couplet-refrain. A l’écouter, on se dit que, décidément, il reste bien des territoires à explorer dans ce mélange texte-voix-musique… Du projet live en solo est née cette fascinante chronique urbaine en huit morceaux, aux arrangements subtils (signés Aurélien Chouzenoux), où les discrets bugle et trompette de Denis Corboz s’ajoutent à la guitare.

Chants d’entre les immeubles forme une déambulation mystérieuse, tour à tour apaisante (Le temps est doux) et inquiétante (Sous un autre), où l’on entend ici un klaxon, là des gazouillis d’oiseau, quelques pas sur le bitume. Où «dans l’attente de jours meilleurs dont il serait fâcheux de douter, le dernier noctambule réfléchit nuitamment». De sa voix toujours aussi douce, Stéphane Blok murmure, parle et chante sa poésie lancinante, qui sait si bien dire la ville et son anonymat, jusqu’à la transe: «Je vis sous un autre, qui vit sous un autre, qui vit sous une autre… qui vit sous un autre, qui vit sous un autre, qui vit comme moi.» 

par Eric Bulliard

Stéphane Blok
Chants d’entre les immeubles
disponible sur www.blok.ch

 

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