Frank Turner, le charme britannique à Ebullition

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Annoncé comme un événement, le concert de Frank Turner a régalé un public nombreux. Curieux et conquis ont apprécié la générosité d’un artiste en plein succès. Ambiance des grands soirs.

par Laurent Rumo

Dans les annales d’Ebullition, son nom restera en gras. Frank Turner a réjoui ses fans et convaincu les curieux. Il a offert au club bullois – qui a rarement si bien porté son nom que mercredi – une prestation digne de son rang de star internationale. Flavien Droux, programmateur aux anges, avait prévenu dans notre édition de mardi que les absents auraient tort.

En moins de dix ans d’une carrière solo très intense, Frank Turner a fait du live sa priorité. Avant sa venue à Bulle, il a enregistré pas moins de 1384 dates (oui, il les décompte…). Et ça se sent. Lorsqu’il entre sur scène, rien n’est laissé au hasard. «A mes concerts, il y a deux règles», lance-t-il d’emblée dans un français hésitant, mais appliqué. «Ceux qui connaissent les paroles doivent chanter. Et tout le monde doit danser!»

Le ton est donné et chacun s’exécute. Dès les premiers refrains, les connaisseurs se font entendre. Il faut préciser que son répertoire est taillé pour la scène. Avec le concours des Sleeping souls, son groupe d’accompagnement, chacune de ses compositions se transforme en invitation à la bonne humeur et à la liesse.

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Freddie Mercury et Johnny
Après un Four simple words pour mettre le feu aux poudres avec sa transition punk – clin d’œil à ses origines musicales – il enchaîne avec The road, un de ses premiers tubes, dans un élan parfaitement rôdé. L’artiste britannique s’époumone, chante aux limites de sa voix, crie, bouge, saute, transpire, lève le poing avec un charisme certain et une générosité épatante.

Le regard pétillant, il se livre comme s’il devait enflammer un stade. Pour charmer son public, il a même traduit Eulogy dans la langue de Molière. Dans le texte, «not everyone can be Freddie Mercury» devient «tout le monde ne peut pas être Johnny Hallyday» pour le plus grand amusement de la foule. Et pour quelques degrés supplémentaires.

Devant 350 privilégiés
Le show atteint son paroxysme lorsque Turner entonne Photosynthesis, hymne folk de fin de soirée. Le tout dans une atmosphère bouillonnante où d’aucuns s’improvisent choristes. Pour l’anecdote, après une chute malencontreuse de pied de micro, la star anglaise a manqué de laisser ses incisives sur scène. Contrairement à ses tripes, qu’il a déposées lors du rappel.

Le concert terminé, les 350 paires d’oreilles privilégiées – dont une (trop) maigre proportion de Bullois – quittent la salle avec la sensation d’avoir vécu une soirée d’exception. Si Ebullition fait habituellement la part belle aux productions alternatives et aux découvertes, il prouve qu’il est aussi capable d’accueillir des artistes confirmés. Certes, elle n’aura pas la chance d’avoir pareille pointure chaque saison. Mais, qui sait, cette réussite en appelle sûrement d’autres.Photo : Frank Turner, Wunderbar !

 

Posté le par Eric dans Anglo-saxon, Musique Déposer votre commentaire

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