Rork, l’homme qui passait entre les mondes

rorkAndreas est un maître de la bande dessinée. Peut-être pas le plus connu, mais un créateur véritable, un architecte méticuleux et ambitieux. Première pièce de sa production imposante – près de 60 ouvrages publiés en trente-cinq ans de carrière – Rork, dont le second tome de l’intégrale vient de sortir.

Les aventures de cet homme mystérieux, dont les longs cheveux blancs coulent sur un manteau d’un noir impénétrable, ont paru originellement dans le Journal de Tintin, dès 1978. Des petits récits indépendants du début, Andreas a réussi à bâtir une œuvre cohérente, qui vacille entre l’horreur indicible d’Howard P. Lovecraft et les univers alternatifs de Philip K. Dick, ses principales influences.

Raconter cet auteur d’origine est-allemande revient à disséquer un imaginaire foisonnant, sans limites: il y a Rork, bien sûr, qui peut passer d’un monde à l’autre, dans l’espace et le temps, en quête des pièces de son identité. Il y a aussi Capricorne, astrologue qui n’y croit guère et qui vole de ses propres ailes. Sans parler des autres séries, Arq, ou Cromwell Stone (dont l’intégrale vient aussi de paraître)…

Outre la richesse de ses scénarios, Andreas est un artisan de la page, construisant et déconstruisant ses cases, ses angles de vue, jouant parfois avec la couleur. C’est un explorateur des possibles du 9e art, avec un trait particulier – visages anguleux et architecture foisonnante – proche de la gravure. Le tout produit une œuvre étonnante, à la fois exigeante et grand public, un équilibre si rarement atteint.

par Romain Meyer

Andreas, Rork
L’intégrale 2
Le Lombard

 

 

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