Autant le dire franchement: le côté thriller, avec suspense sur le coupable, déçoit. Mais l’essentiel se situe ailleurs. Pour son premier roman, la Californienne Alice LaPlante est partie d’une expérience intime: sa mère a longtemps lutté contre la maladie d’Alzheimer. Dans Absences, la narratrice, Jennifer, souffre de cette perte de mémoire. Dans ses instants de lucidité, elle comprend que sa voisine et amie a été retrouvée morte. Elle est la principale accusée.
Décrivant avec une précision glaçante les symptômes d’Alzheimer, Absences représente une expérience de lecture bouleversante, presque effarante. Bribes de souvenirs, conversations avec ses enfants (qu’elle ne reconnaît pas), ou encore extraits de son journal intime permettent à Jennifer de lever peu à peu le voile sur son passé, sur ses relations avec sa voisine défunte. Et l’on reste sidéré à la fois par l’habileté de ce roman peu commun et sa profonde humanité.
par Eric Bulliard
Alice LaPlante
Absences
Robert Laffont
notre avis: ♥♥♥