Un jour de pluie, il se réfugie dans un hangar abandonné, empli d’objets et de papiers. «Toute une vie était là, sous nos pieds.» Ainsi débute la méditation bouleversante de Tout ce qui reste de nos vies, où le journaliste et écrivain Alain Rémond poursuit dans la veine autobiographique qui lui avait réussi dans Chaque jour est un adieu.

Alain Rémond parvient à une forme d’exploit: il arrive à parler de sa vie, de manière très intime, sans jamais paraître nombriliste. A émouvoir sans être larmoyant. Tout en subtilité, qu’il évoque son enfance rurale, cette sœur qui a choisi la mort ou ce père tôt disparu dont il garde l’image de «celui qui apportait la guerre, le soir, en rentrant à la maison, en titubant». Ce bref récit se clôt sur une vision d’avenir, avec la naissance de son premier petit-fils. «Tout est ouvert, tout est possible. La vie devant soi. Il faudrait se souvenir de ce moment-là, de ce pur miracle, avant que la vie s’écrive et se joue.»

par Eric Bulliard

Alain Rémond
Tout ce qui reste de nos vies
Seuil / 112 pages

notre avis: ♥♥♥