Touche de métal pour l’un, note de peinture pour l’autre

Jean-Pierre Petit et Marcel Mérat exposent leurs œuvres, picturales pour le premier, et sculpturales pour le second, à la galerie Osmoz, à Bulle. Jusqu’au 10 février.osmozc

par Mélanie Rouiller

Jean-Pierre Petit, artiste peintre bullois a vécu plus de quinze ans sur l’île d’Hispaniola. L’île de la Caraïbe, plus communément appelée Saint-Domingue, est partagée entre Haïti à l’ouest et la République Dominicaine à l’est. Dans sa résidence de Puerta Plata, au nord de l’île, il s’est livré à son exercice favori, la peinture. S’inspirant de la vibration des paysages et de l’architecture, il y développe une technique flirtant entre art figuratif et abstraction. «Je ne sais pas si on le dit, mais on pourrait appeler cela de la pixélisation», commente-t-il.

Photographie pixélisée
Adepte d’une peinture impressionniste, l’artiste utilise une forme de pointillisme qu’il a développée en autodidacte. Abstrait lorsqu’on le regarde de près, le tableau devient figuratif à mesure qu’on s’en éloigne, un peu comme une photographie pixélisée que l’on ne pourrait apprécier qu’à bonne distance. Ses œuvres prennent vie sous des touches de pinceau, combinaisons de points de différentes nuances, plus ou moins espacés. Architecture, coucher de soleil, mer ou encore mangrove sont représentés.

Lorsque j’ai déballé mes toiles en Suisse, j’ai été fortement surpris par leurs couleurs. Là-bas, je ne les voyais pas si vives

«Pas si vives»
«Lorsque j’ai déballé mes toiles en Suisse, j’ai été fortement surpris par leurs couleurs. Là-bas, je ne les voyais pas si vives», avoue Jean-Pierre Petit. Cette luminosité qui lui paraissait banale sous l’éclairage des tropiques lui semble plus éclatante en Suisse.

Très inspiré par l’histoire du pays et par ces légendes de trésors enfouis – «J’en ai cherchés, mais, malheureusement, je n’en ai pas trouvés» – il présente ses acryliques comme une piste au trésor. Chaque tableau est numéroté et représente un lieu facile à situer grâce à la carte de l’île qu’il laisse à disposition dans la galerie. Dans un autre style, plus romantique, et dans des tons hivernaux, il dévoile une série de vues européennes ainsi qu’un autoportrait pensif.

Le travail de Marcel Mérat, sculpteur de Safnern (Berne) est connu dans la région. Deux de ses œuvres sont exposées à Bulle, chez Bat-Mann SA ainsi que chez Sottas SA. S’il présente des sculptures plus petites dans la galerie Osmoz, il a tout de même réussi à y faire entrer un taureau plutôt imposant.

La puissance de cette œuvre tient à la fois à sa taille et à la justesse de son mouvement. «Je travaille le châssis grâce à mon imagination, sans croquis, puis je l’habille en y soudant des plaques de tôle», explique Marcel Mérat. Ce taureau est le dernier d’une longue série. Il déclare en avoir fini avec cet animal, ayant exploré toutes ses facettes.

Fraîchement retraité, il s’est lancé dans une approche qui diffère légèrement de son habitude. La tôle ne couvre plus l’entier du châssis. La soudure est, en elle-même, davantage qu’un simple élément d’assemblage. Ses coulures et ses nervures font maintenant partie de l’ensemble.

Légère enclume
L’artiste propose des travaux plus petits, souvent inspiré du monde animal comme cet hippocampe. Nommé La planète plastique, il a dans son ventre quelques bouchons et à ses pieds un poisson mort qui a mangé un hameçon, allégorie de nos mers polluées. Avec autant d’humour, Marcel Mérat expose une enclume. Non pas une vraie, mais bien une enclume sculptée, assez légère pour être soulevé devant les yeux ébahis de ses connaissances.

Bulle, Galerie Osmoz, rue de Vevey 29, jusqu’au 10 février, jeudi, samedi et dimanche, de 14 h à 18 h

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