Un cri de la jeunesse dorée d’aujourd’hui

Jusqu’au 10 février, le Théâtre des Osses propose Léonce et Léna de Georg Büchner. Une première mise en scène pour Anne Schwaller.

par Eric Bulliardleonce

On l’a vue dans diverses productions du Théâtre des Osses, comme Les bas-fonds, Jocaste reine ou Marie impie (qui passera par CO2 le 23 janvier). Avec Léonce et Léna, la comédienne Anne Schwaller franchit un pas: elle signe sa première mise en scène. Créée au Théâtre de Carouge cet automne, sa version de la pièce de Büchner est à découvrir aux Osses, à Givisiez, dès ce soir et jusqu’au 10 février.

Dans Léonce et Léna, Anne Schwaller a entendu «le cri de la jeunesse d’aujourd’hui, dont je suis. Cette jeunesse dorée, qui a tout, qui a trop, mais qui a perdu l’essentiel, à savoir une raison de se battre et d’être au monde.»

Mort à Zurich en 1837, à 24 ans, Georg Büchner n’a vu aucune de ses pièces montées de son vivant. Aujourd’hui, cette «météorite dont l’écriture est éternelle, comme celle de tous les grands auteurs, les génies» est un des écrivains allemands du XIXe siècle les plus joués. Alors qu’il n’a signé que trois pièces, La mort de Danton, Léonce et Léna et Woyzeck, restée inachevée.

L’imaginaire et l’amour
Jeune prince du royaume de Popo, Léonce vit dans une bulle, loin du faste du palais paternel. Il a l’âge de se marier et de devenir roi, mais rêve d’un autre destin: avec son valet Valério, il s’enfuit et rencontre Léna, princesse du royaume de Pipi.

Dans sa note d’intention, Anne Schwaller précise qu’elle souhaite, avec cette pièce, «affirmer que le changement est possible. Quelle que soit la situation de départ, chacun a en lui la force de se relever et de faire de sa vie quelque chose de meilleur.» Elle cherche également à évoquer la foi en «deux armes si simples et si puissantes: l’imaginaire et l’amour, qui vont donner à Léonce la force d’affronter le monde réel».

Anne Schwaller a choisi de monter la pièce avec trois personnages seulement (Léonce, Léna et Valério), au lieu des six ou sept que l’on voit habituellement. Ces trois rôles sont tenus par Cédric Leproust (Léonce), Marie Ruchat (Léna) et Yves Adam (Valério).

Déshumanisation
D’autres personnages apparaissent sur un écran, «objet concret de la déshumanisation de notre société». Ils sont interprétés par René-Claude Emery, Emilie Blaser et Jean-Pierre Gos. Des marionnettes viennent incarner à la fois l’imaginaire et le monde de l’enfance que doivent quitter les deux personnages centraux.

Givisiez, Théâtre des Osses, jusqu’au 10 février. Je 19 h, ve-sa 20 h, di 17 h. Infos: 026 469 70 00, www.theatreosses.ch

 

 

 

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