Le Musée de la marionnette cherche à prendre de l’envergure

Fribourg abrite le seul musée suisse uniquement consacré à la marionnette. Mais l’institution n’a pas l’envergure d’une exposition nationale. Faute de moyens. Malgré les efforts des bénévoles, les riches collections ne bénéficient pas de l’écrin qu’elles méritent. marionnettesc

Les dirigeants de l’établissement souhaitent donc développer ce musée. En 2015, l’institution fêtera son 30e anniversaire. L’occasion rêvée de tout refaire à neuf. «Nous voulons rénover le musée, l’adapter au goût du jour et l’agrandir», rapporte Anne Colliard, présidente de la Fondation Bindschedler pour la promotion de l’art de la marionnette, qui gère le musée.

Passé l’entrée de cette belle bâtisse située au bord de la Sarine, le visiteur a de quoi être surpris. La vétusté des lieux se lit sur les murs. Les locaux tiennent davantage du vieil appartement que du musée. Les marionnettes en perdent un peu de leur faste.

Acquisitions et donations
A l’inverse, les collections n’ont cessé de s’enrichir depuis l’ouverture en 1985. Dans les dépôts dorment plus de 3000 marionnettes, dont certaines sont de véritables trésors. Le musée possède aussi des décors de théâtre. Grâce à un don de la Loterie romande, un inventaire des collections est en train d’être réalisé. Cet exercice permettra de connaître la valeur et l’ampleur exactes de la collection. 

Physiquement, le musée aurait la possibilité de s’agrandir, puisqu’un appartement est actuellement loué dans le bâtiment qu’il occupe. Réunir des fonds constituera le principal défi. Les responsables se refusent à articuler un chiffre, mais selon toute vraisemblance, il faudra plusieurs centaines de milliers de francs pour offrir un nouveau cadre à l’institution.

«Nous allons entreprendre rapidement une vaste campagne de recherche de fonds», explique Anne Colliard. La fondation Bindschedler souhaite sensibiliser le public à la qualité de ses collections. «Nous voulons sortir de cette idée: les marionnettes sont réservées aux enfants», témoigne Anne Colliard. Pour simplifier les structures, les deux associations des amis du musée et du théâtre seront réunies.

Le musée rêve de pouvoir engager un conservateur-restaurateur à mi-temps, ainsi que des personnes pour l’accueil des visiteurs.

Actuellement, l’institution fonctionne essentiellement grâce à l’enthousiasme d’une poignée de personnes, au bénévolat et au travail ponctuel de chômeurs envoyés par les Offices régionaux de placement. Le budget s’élève à environ 50000 francs par année, dont 20000 francs pour la programmation théâtrale. Le musée rêve de pouvoir engager un conservateur-restaurateur à mi-temps, ainsi que des personnes pour l’accueil des visiteurs. Mais tout cela a aussi un coût.

Evolution en marche
Cette année déjà, des changements ont été apportés. Le café du musée, après quelques mois de fermeture, a trouvé un nouveau tenancier. Le patron, breton et artiste, est bien décidé à offrir des animations culturelles en plus de la petite restauration. L’équipe du musée a été rajeunie avec l’arrivée d’Evelyne Rotzetta, responsable artistique. Cette dernière a déjà monté une première exposition temporaire, dédiée aux donations et acquisitions de l’année. Elle occupe cette fonction, en parallèle à des études de conservatrice et restauratrice. 

Le théâtre, avec son public nombreux, constitue un des piliers de l’institution. Le programme de cette saison ne prévoit pas moins de trois créations, sur les sept week-ends de représentations.

Le Musée suisse de la marionnette a été fondé en 1985 par Jean Bindschedler, peintre, sculpteur et créateur de marionnettes. L’artiste a offert de nombreuses pièces à l’institution, certaines créées de ses mains, d’autres acquises au cours de ses voyages. Cette diversité se retrouve dans les collections. Toujours en vie, il s’est retiré de la direction du musée.

par Dominique Meylan

 

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