John Paschoud, une vie d’artiste au XXe siècle

Décédé en 1998, John Paschoud a traversé l’entier du XXe siècle avec l’aspiration d’être un peintre exigeant.
paschoud

Christophe Dutoit

Près de quinze ans après sa mort, le Musée du Vieux Pays-d’Enhaut rend hommage à John Paschoud dans une exposition temporaire, à vernir ce samedi à Château-d’Œx.

Né en 1901, le jeune homme grandit à Vevey jusqu’à l’âge de neuf ans, moment choisi par ses parents Jules et Jenny Paschoud-White pour s’installer dans le Pays-d’Enhaut. Dès l’âge de la puberté, il «s’essaie à plusieurs métiers en plaine, mais sans succès», écrit le conservateur du musée Jean-Frédéric Henchoz.

John Paschoud revient alors sur ses terres d’adoption, prend des cours avec le peintre français Léon Nancey, réfugié à Château-d’Œx. Il touche également à la photographie, mais trouve le métier trop répétitif et finit par l’abandonner.

Première toile pour 20 fr.
En 1927, il épouse Lina, une jeune Bernoise venue apprendre le français dans le pays damounais. Quelques mois plus tard, il vend sa première toile. Pour le prix de 20 francs!

Personnage sensible à l’extrême, il peint dans ses toiles les reflets de sa vie intérieure, marquée par les angoisses et les tensions. Après la Seconde Guerre mondiale, la présence des montagnes alentour lui donne le cafard et il fuit la réalité en peignant des sujets surréalistes, empreints de poésie et d’humour.

Paris, Varèse, Bruxelles
Sans doute pour amadouer les paysans qui l’entourent, il peint des vaches, des ânes ou des chèvres dans des situations inattendues. Dès le début des années 1930, John Paschoud ouvre régulièrement les portes de son atelier et expose à Paris, à Varèse, à Bruxelles. Très réservé de nature, l’artiste ne montrait aucun goût pour les mondanités et peindre un portrait de commande était pour lui le pire des supplices.

En 1981, une rétrospective fut organisée pour ses huitante ans, sans que cette exposition marquât la fin de son activité artistique. Il ne mourut que dix-sept ans plus tard, le 22 janvier 1998.

Jusqu’au 14 avril, le Musée du Vieux Pays-d’Enhaut ressuscite l’œuvre de ce peintre rêveur, qui marqua de son empreinte le paysage artistique du haut plateau.

Château-d’Œx, Musée du Vieux Pays-d’Enhaut, du 8 décembre au 14 avril, ma-di 14 h-17 h. Infos: www.musee-chateau-doex.ch

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