Ce week-end, Ebullition fait le grand écart entre la classe de Soften et la gaudriole de Didier Super.

par Christophe Dutoit

Samedi, Ebullition accueille l’un des joyaux de la pop musique romande. Sous le pseudonyme Soften, le Veveysan Nils Aellen vient de publier cet automne un excellent troisième album intitulé Rocket science. Découvert en 2006 avec un premier disque enregistré avec l’unique micro de son ordinateur, le jeune homme nourrit son univers de mélodies magnifiquement tristes, de nappes de synthés éthérés, de guitares saturées en arrière-plan.

Avec sa voix toujours aussi mélancolique, Soften chante un spleen urbain à la frontière du post-rock et de l’écriture folk des cadors de l’americana actuelle. Pour Rocket science, Nils Aellen a retrouvé en Sacha Love un alter ego à sa démesure, capable de sublimer ici une splendide ballade (Understated) ou de faire resplendir, là, les échos d’une musique épanouie et distinguée (Fiery romance). A ne rater, donc, sous aucun prétexte.

Ironie et incorrection politique
Changement de décor vendredi avec la venue – attendue par ses fans – du délirant Didier Super (c’est vrai que ça sonne mieux que Didier Haudegond!). En solo, le chanteur-comique français propose un spectacle improbable où se côtoient ironie, incorrection politique, tendre vulgarité et foutage de gueule assumé.

Gentil provocateur, il ose tout, même chanter des trucs du genre «Y’en a marre, marre, des pauvres! / Les pauvres y font aucun effort pour devenir riches!» ou des vérités insoupçonnables comme «Aujourd’hui, y’a que les très très vieux / Qui ont encore l’espoir de mourir de vieillesse.»

Amis de l’égrillardise, n’hésitez pas une seconde à perdre votre soirée de vendredi!

Bulle, Ebullition, Didier Super et DJ Kakoku, vendredi 14 décembre, dès 21 h.
Soften et Jim the barber & his shiny blades, samedi 15 décembre, dès 21 h. Infos: www.ebull.ch