A trop vouloir détester Jake Bugg

On le détesterait volontiers, ce Jake Bugg. Le gosse de Nottingham a dans le regard la même arrogance que la plus fameuse des têtes à claques mancuniennes. C’est déjà mal parti. Dans le texte, on apprend que le gamin ne manque pas de souffle: «I’ve seen it all / Nothing shocks me anymore» («J’ai tout vu / Plus rien ne me choque»). A tout juste 18 ans, il fallait oser…

Jetons-y tout de même une oreille, par acquit de conscience. Verdict? Une claque, justement. Le bonhomme des Midlands met tout le monde d’accord avec le nerveux Lightning Bolt, sorte de tube ressuscité d’un Buddy Holly poussiéreux. La classe. Entre balades country et comptines folk, la suite dévoile l’étendue de son talent. La teinte rétro des compositions, traduite par d’habiles textures d’enregistrement, laisse une rare impression de maturité. Une sensation renforcée par la pose de voix, impressionnante de sûreté, et proche d’un certain Dylan dans ses jeunes années. Comment détester?

par Laurent Rumo

Jake Bugg
Jake Bugg
Mercury / Universal
notre avis: ♥♥♥

 

 

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