A vrai dire, un faux plan parfait

Ah! Diane Kruger! Merveilleuse, blonde, mutine et délicieusement drôle. Evidemment, face à la demoiselle, une grande partie de l’objectivité du mâle lambda disparaît, mais tout de même… Pour sa première expérience dans un style qui ne colle pas, de prime abord, avec la froideur de son physique nordique, elle est excellente. En plus de cette classe discrète façon Kristin Scott Thomas ou Jodie Foster, émane d’elle une légèreté et, étonnement, une vraie verve comique.

Mais Diane Kruger aussi et surtout, car l’intérêt pour cette comédie romantique française s’arrête là. Avec Un plan parfait, Pascal Chaumeil, réalisateur de l’Arnacœur, a remis la compresse et il n’aurait pas dû, tellement le scénario est faible et l’histoire tirée par les cheveux. Tentons néanmoins de la résumer, sans rire: une malédiction plane supposément sur une famille, décrétant que tout premier mariage ne sera que malheur. Il est donc impératif de se marier une seconde fois pour trouver le bonheur.

Isabelle, aînée de la famille en question, suintant l’allégresse grâce au couple qu’elle forme avec le stéréotype du mari idéal depuis dix ans, devra trouver le moyen de se marier vite fait et de divorcer encore plus rapidement pour que le second mariage, avec son aimé, ne soit pas frappé par cette malédiction.

Le hic: elle tombe sur Jean-Yves (Dany Boon), un niais limite borderline, rédacteur pour Le guide du Routard et très collant surtout. Là où l’Arnacœur rafraîchissait la comédie romantique et mettait en scène le couple glamour Romain Duris-Vanessa Paradis, Un plan parfait montre, sans envie, une des paires les plus mal ajustées du cinéma: Diane Kruger et Dany Boon. Tandis qu’elle réussit au moins le pari de la comédie, l’humoriste, lui, prouve à ceux qui en doutaient encore qu’être acteur est un métier et qu’il ne suffit pas de faire quelques grimaces à l’écran en n’articulant pas ses mots pour faire rire.

Que reste-t-il? Quelques jolis paysages africains et moscovites, un beau-frère assez drôle et… Diane Kruger.

Rarement une telle absence d’alchimie entre deux «acteurs» ne s’était ressentie à ce point, absence encore accentuée par une mise en scène et un visuel boiteux, entre incrustations numériques ratées et faux raccords. Finalement, Un plan parfait est une histoire d’amour totalement navrante (à se demander comment les scénaristes en arrivent là…) dans laquelle deux acteurs, que tout sépare (le charisme, la classe, le potentiel drolatique), essaient de former un couple rêvé, dans laquelle les événements s’enchaînent sans aucune cohérence ni aucun rythme, un film où les rares blagues tombent à plat.

Que reste-t-il? Quelques jolis paysages africains et moscovites, un beau-frère assez drôle et… Diane Kruger.

Un plan parfait, de Pascal Chaumeil, avec Dany Boon, Diane Kruger, Damien Bonnard.

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