Mathieu Boogaerts, ni trop ni trop peu

On l’avait laissé avec I love you (2008), entièrement marqué par une recherche formelle: toutes les chansons étaient nées de la batterie. Revoici un Mathieu Boogaerts plus immédiat, mais non moins inventif. Dès Avant que je m’ennuie, qui ouvre cet album éponyme, le ton est donné: enregistré dans les conditions du live, avec des chansons d’abord testées sur scène, l’album se révèle aussi limpide que brillant. Bourré de charme et de délicatesse, sans fioritures. De quoi se souvenir qu’il fut une époque où on parlait de minimalisme pour décrire sa musique. Manière de dire qu’il n’y a là rien d’inutile. Mathieu Boogaerts n’a pas son pareil pour, de sa voix murmurée, faire swinguer une phrase toute simple. Il maîtrise cet art délicat de s’appuyer sur le quotidien et des expressions banales pour tisser des chansons raffinées à partir de trois fois rien (On dirait qu’ça pleut, Sylvia…). Au final, douze titres aériens, délicieusement éthérés.

par Eric Bulliard

Mathieu Boogaerts
Mathieu Boogaerts
Disques Office

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