Eric Valmir, l’Italie vue de l’intérieur

Il ne fait pas partie des romans les plus médiatisés de cette rentrée littéraire et c’est bien dommage. Gros coup de cœur, en effet, pour ce Magari, deuxième roman d’Eric Valmir. Journaliste, ancien correspondant de Radio France à Rome, il a mis dans ses pages magnifiques sa fine connaissance de l’Italie et de son histoire récente. Magari (ce mot italien, intraduisible, sent le fatalisme et la mélancolie, se situe quelque part entre «si seulement» et «peut-être pas») suit le destin de Lorenzo, des années 1970 au début des années 2000. Autrement dit, de l’affaire Aldo Moro à l’avènement de Berlusconi.

Le jeune homme grandit entre un père communiste (qui va le dégoûter de la politique) et une mère qui cache comme elle peut ses fêlures. Entre sa bande de copains et sa passion pour le foot, pour la Roma en particulier. L’histoire de sa vie, Lorenzo la revit alors qu’il est couché au sol, dans la rue, après avoir été renversé par une voiture. Ce qui pourrait ressembler à un artifice romanesque permet en réalité d’accroître la tension, jusqu’à cette fin parfaitement réussie. Chronique d’une jeunesse romaine, Magari invite à dépasser les clichés sur l’Italie et ses habitants, pour mieux fouiller dans sa complexité, dans ses contradictions. Avec l’émotion en plus.

Eric Bulliard

Eric Valmir
Magari
Robert Laffont (384 pages)

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