Antony & the Johnsons version musique de chambre

D’abord cette voix, ronde, suave, chaude, plutôt grave et surtout pas virtuose. Puis ce vibrato, reconnaissable entre tous. Rien qu’avec ces arguments, Antony Hegarty aurait déjà pu mener une honorable carrière. Sauf que l’androgyne (on dirait transgenre, pour faire actuel) s’est adjoint depuis 2000 les services d’un groupe à la hauteur de son spleen (the Johnsons) et que ses complaintes ont servi de bande-son aux chagrins de la moitié de la planète. Il n’y a qu’un pas entre la tristesse et la beauté (eh! oui! rien n’a changé depuis Baudelaire).Un pas que viennent de franchir Antony & the Johnsons avec Cut the world, un best of enregistré l’an dernier avec le Danish National Chamber Orchestra. Après un sympathique inédit tiré du spectacle The Life and Death of Marina Abramovic et un monologue (drôle, mais dispensable) sur la «gouvernance féminine» (sic), les New-Yorkais revisitent leur répertoire en version musique de chambre, avec des arrangements subtils et des sonorités qui ajoutent une dimension supplémentaire aux bleus de leur âme.

par Christophe Dutoit

 

Antony & the Johnsons
Cut The World
Rough Trade/Musikvertrieb

notre avis: ♥♥♥

 

 

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