Le Louvre, héros de BD

Depuis quelques années, le Louvre, associé aux éditions Futuropolis, s’ouvre au 9e art. Le magazine Fluide Glacial y consacre un numéro spécial et plusieurs grands noms ont déjà relevé le défi, Davodeau, Bilal, Yslaire, de Crécy, Marc-Antoine Mathieu ou encore Jirô Taniguchi. Dernier artiste en date à se voir confier les rênes du grand vaisseau, le Japonais Taiyô Matsumoto choisit de montrer le musée par la lorgnette et les coulisses, par les esprits qui y travaillent et qui y logent, derrière les murs et dans les œuvres. Point de Belphégor ici: les fantômes du Louvre ont le minois félin et le geste leste.

Les chats du Louvre offrent une vision déconcertante de l’institution et de certains de ses trésors, version syndrome de Stendhal à moustaches, quelques êtres rares ayant le pouvoir littéral d’entrer dans les tableaux. Tout commence avec le musée, une guide qui doute, un petit nouveau qui rencontre un vieux surveillant au terrible secret. Il est aussi question de farce de gamins, d’une petite fille qui a disparu il y a plus de 50 ans, d’œuvres vivantes, d’une araignée qui joue les Jiminy Cricket philosophes et, donc, d’une société de chats métamorphes qui ne craignent pas l’eau froide, seulement d’être découverts.

Art vivant
S’il faut s’habituer au traitement graphique que produit le dessin «sec» de l’auteur d’Amer Béton et de Number 5 et aussi passer quelques clichés romantico-naïfs sur les Occidentaux, la vision onirique proposée par le mangaka sort du convenu. Il s’enivre des effluves et sait reconstituer les alchimies gourmandes. Matsumoto dépasse le cadre du travail de commande en l’intégrant à son propre univers, questionnant en passant notre rapport aux œuvres d’art et faisant du Louvre un acteur du drame qui se joue entre ses murs.

Par Romain Meyer
Taiyô Matsumoto, Les chats du Louvre, T. I, Futuropolis

Posté le par Eric dans BD Déposer votre commentaire

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