Elodie Glerum: un regard sur la «suissattitude»

ERASMUS (programme d’échange d’étudiants et enseignants), nous y sommes. Jeune auteure, Elodie Glerum nous plonge dans un monde où le vocabulaire des jeunes est présent – «il spliffe» –, mais pas seulement. Erasme de Rotterdam (humaniste du XVe siècle) se trouve là aussi. Et l’humain se situe au milieu de ses préoccupations. Six nouvelles a priori disparates. Le fil rouge, pourtant, apparaît tel «une forme de comportement suisse». Le jeune étudiant qui, pour se sortir d’une colocation scabreuse dit: «Etre suisse c’est savoir être neutre.» Le prof condamné par la maladie qui n’accepte que sceptique sa rémission. Cette jeune fille qui préfère subir sa laideur, car de toute manière sa sœur s’est grillée avec sa beauté et son succès. Erasmus enfin: «Oui, mais Erasmus, ça ne devrait pas être une corvée. Là, t’en parles comme si tu partais en échange à Payerne.»

Les petits et les grands chocs de la vie glissent mais ne crissent pas. Ils s’érodent imperceptiblement comme l’eau sur les cailloux et peuvent s’avérer cruels… Cependant, la narration demeure très consciencieuse et linéaire, peu incisive. Un regard somme toute assez suisse comme l’auteure en fait elle-même la critique. Ça vaut la peine d’être encouragé en souhaitant que sa plume s’acère et sculpte plus dans le vif ses récits.

Par Vérène Gremaud

Elodie Glerum, Erasmus, D’autre Part, 160 pages

Posté le par Eric dans Littérature, Livres Déposer votre commentaire

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