Donatella Di Pietrantonio: une nouvelle vie qui doit devenir sienne

Elle a treize ans et ne comprend pas ce qui lui arrive. Après avoir été élevée en ville comme fille unique, entre cours de danse et journées à la plage, elle se retrouve dans un village de la région, dans une famille nombreuse. Sa famille, lui explique-t-on: on l’appelle 
La Revenue, parce qu’elle est de retour chez ses vrais parents. Il lui faudra bien se construire une nouvelle vie, avec l’aide de sa petite sœur Adriana et de Vincenzo, un de ses frères, le moins rustre de la bande.

Best-seller en Italie, La Revenue est le troisième roman de Donatella Di Pietrantonio (née en 1963), le premier traduit en français. Elle y explore les relations troubles au sein d’une famille qui lutte contre la pauvreté. Là au milieu, la narratrice tente de découvrir son identité. «J’étais orpheline de deux mères vivantes. L’une m’avait cédée, son lait encore sur ma langue, l’autre m’avait rendue à l’âge de treize ans.» Malgré l’écueil de la traduction (qui ne permet par exemple pas de rendre tout le jeu entre l’italien et le 
dialecte), ce roman d’apprentissage se révèle touchant et délicat. 
Il laisse aussi sur un étrange sentiment, une forme de douceur froide, d’émotion sèche, tant la narratrice semble accepter son sort et les coups de théâtre successifs.

Par Eric Bulliard

Donatella Di Pietrantonio, La Revenue, Seuil, 240 pages

 

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