Simon Toyne: un homme sans mémoire et sur la route

«Au commencement il y a la route – et moi qui marche dessus.» Première phrase idéale pour créer d’emblée tout un univers, une imagerie évoquant autant la Bible («au commencement») que les grands espace et le road trip. Cet homme qui marche, le lecteur ne saura jamais vraiment qui il est. Lui non plus, d’ailleurs, puisque cet athlétique albinos est totalement amnésique. 
Il semble s’appeler Solomon Creed et découvre peu à peu qu’il se retrouve dans ce désert d’Arizona, à quelques mètres d’un crash d’avion, pour sauver quelqu’un. Un homme que l’on vient d’enterrer. Dans la petite ville de Redemption, près de la frontière mexicaine, Solomon Creed se lance dans une drôle d’enquête, à la recherche de son propre passé, des raisons de sa présence ici et de secrets que beaucoup aimeraient laisser enfouis.

Révélé par Sanctus (2012), le Britannique Simon Toyne signe avec ce Solomon Creed un curieux thriller, sous forme de western où l’on croise la pègre mexicaine, des élus corrompus et un ancien trésor. Il remonte jusqu’au temps des pionniers et de la fondation de la ville imaginaire de Redemption, en couvrant le tout d’un parfum mystique. Légendes et récits se croisent habilement, avec, de plus, cette manière assez maligne de ne pas tout expliquer au final.

Par Eric Bulliard

Simon Toyne, Solomon Creed – La route de Redemption, Presses de la Cité, 496 pages

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