Murena: une éternité retrouvée

La couverture constitue en soi une audace: une tête de cochon posée sur un plat, les yeux cousus, la bouche ouverte. 
Le dixième chapitre de Murena nous replonge dans la Rome 
de Néron façon Jean Dufaux, celle du sang, de la violence, 
du sexe et de la mort. La Ville éternelle vient de brûler, 
les chrétiens en sont accusés, l’empereur aussi. Le banquet 
est servi, les invités sont assis. Qui s’en sortira vivant?

Cette série au succès phénoménal et mérité aurait pu disparaître après son neuvième tome, il y a quatre ans, avec le décès subit de son dessinateur vedette Philippe Delaby. Qui de mieux pour reprendre le flambeau qu’un artiste italien habitué du récit historique? Theo Caneschi se révèle à la hauteur, marchant dans le sillon de son prédécesseur tout en réussissant 
à imposer son propre style. A noter aussi la sortie en parallèle d’un Dictionnaire Murena signé Claude Aziza, reprenant les personnages et les environnements des neuf premiers tomes, grattant dans les cicatrices de l’empire à la recherche de boue et d’or. Un compagnon de lecture idéal, intelligent et inattendu, signé par l’un des grands historiens actuels de l’Antiquité et de ses représentations.

Par Romain Meyer

Jean Dufaux et Theo Caneschi, Murena, t. X, Le Banquet, Dargaud

Posté le par Eric dans BD Déposer votre commentaire

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