Né sous X et adopté dès son plus jeune âge, le narrateur voit sa vie de bibliothécaire tranquille bouleversée par une lettre. Un notaire lui informe que sa mère biologique, qu’il n’a jamais connue, lui laisse sa bibliothèque en héritage. Exactement 1144 livres. Il n’en voit pas l’intérêt et accepte de réceptionner les cartons de livres avec l’intention de les léguer immédiatement à une bonne œuvre. Mais sa curiosité est plus forte et il se met à feuilleter un ouvrage, puis un deuxième, découvrant quelques indices sur cette mère inconnue.
Pour son premier roman, paru dans la collection Les Passe-Murailles de Robert Laffont (qui propose de croiser des œuvres, des époques, les rêves et la réalité…), l’écrivain et réalisateur français Jean Berthier signe un touchant éloge de la lecture et de la littérature. En évitant les clichés («Dis-moi ce que tu lis et je ne te dirai rien de ce que tu es ou crois être»), il interroge en profondeur ce lien mystérieux entre lecteurs et livres: «Avait-elle, comme moi à son âge, saisi qu’au-delà de toutes les séductions que la modernité exerçait sur nous, malgré toutes les informations théoriques et pratiques qui pouvaient se transmettre par divers canaux de communication, il y avait une part de son âme et de l’âme du monde que seuls le livre et la littérature étaient à même d’éclairer?»
Par Eric Bulliard
Jean Berthier, 1144 livres, Robert Laffont, 184 pages
Répondre à Jean Berthier: des livres en héritage