Aude Seigne: et si l’on coupait internet?

Il y a quelque chose de vertigineux et d’effrayant dans Une toile large comme le monde. Révélée en 2011 par ses excellentes Chroniques de l’Occident nomade, la Genevoise Aude Seigne délaisse dans ce troisième livre (elle a aussi publié Les neiges de Damas en 2015) le récit de voyage pour se lancer dans un pur roman. Une autre manière de radiographier le monde et notre société en hyperconnection.

De Portland au Danemark, de New York à Singapour, Pénélope, June, Birgit, Lu Pan et quelques autres ne se connaissent pas, mais ont pour point commun d’être liés à internet. Pour leur profession, leurs loisirs ou leur vie privée. Leurs destins se rejoignent quand naît peu à peu l’idée d’une rébellion: et si l’on coupait internet? Couper au sens propre, en s’attaquant aux câbles qui tissent le web en traversant les océans. Richement documenté, Une toile large comme le monde combine avec habileté roman rigoureusement construit et angoissant message sur notre XXIe siècle. Avec des inquiétudes très actuelles autour du big data ou des empreintes carbone: le livre nous apprend, par exemple, que «une heure d’échange de mails dans le monde consomme autant d’énergie que 4000 allers-retours Paris-New York en avion»

Par Eric Bulliard

Posté le par Eric dans Littérature, Livres Déposer votre commentaire

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