Karibou: collisions temporelles

Karibou ose. Il détourne, transfigure, démythifie dans la bonne humeur et avec une petite dose d’acide certains personnages essentiels de la culture occidentale. Cela donne Moïse déconnant avec le pharaon, Jésus ayant du mal à communiquer avec son père, Achille souffrant de cloques au talon, Hercule pas très chaud à devoir jouer les palefreniers dans les écuries d’Augias ou Isaac et Abraham en séance de réconciliation devant un psy. Ajoutez à cela 
de l’humour viking, l’organisation d’un culte satanique, de Vinci, Van Gogh, des démineurs ainsi que des scènes façon Reservoir Dogs et vous comprendrez que le Parisien aime 
le débat absurde et les digressions anachroniques, surtout si ça cause et si ça fait causer.

Ses Dialogues sont une mine de détournements frais qui tiennent sur une page, soulignés par un dessin minimaliste. Le trait sert d’abord à découper la forme, sans lui donner de véritable contenu, et à présenter la scène pour permettre le détournement langagier, plaçant dans les bouches antiques les mots d’aujourd’hui et les jeux de mots parfois bien étirés. La preuve que l’on peut rire intelligemment de tout, même de la culture générale.

Par Romain Meyer

Karibou, Dialogues, Delcourt

 

Posté le par Eric dans BD Déposer votre commentaire

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