Pitch Comment: de la damassine à la grande Damas

De Pitch Comment, on aime l’humour acidulé et toujours juste qu’il distille dans Vigousse ou son parcours à travers l’histoire récente du canton du Jura avec Les Indociles (avec Camille Rebetez). Avec ses Souvenirs de Damas, il retourne en partie à ses premières amours, la peinture, et on redécouvre son sens du dessin et de l’aquarelle à travers une série de magnifiques portraits et de vues de la capitale syrienne, quand Damas était accueillante et tolérante, avant la guerre et les horreurs.

Entre 2009 et 2010, Pitch se rend par deux fois en Syrie, accompagné de l’un de ses amis, Michel, fin connaisseur du pays. La collision des deux mondes provoque des étincelles, des rencontres empreintes d’une chaleur humaine rare et généreuse, sans arrière-pensée, évidentes malgré les difficultés de la vie damascène. Riches, pauvres, musulmans et chrétiens se retrouvent dans ce carnet de voyage qui alterne reproductions réalistes et petits récits drôles et tendres dans lesquels 
«le» Pitch se met en scène avec beaucoup d’autodérision.

Et maintenant?
Derrière cette déclaration d’amour à un pays et à ses habitants (sauf un à petite moustache), on sent pourtant poindre dans ce livre une nostalgie autre que celle d’un voyage qui se termine: celle d’une époque malheureusement révolue, où l’histoire et la folie de certains hommes (notamment un à petite moustache) sont venus malmener un peuple qui se voulait tranquille et fraternel.

Que sont devenus Mahmoud, le Kurde «globetrotteur» qui n’a jamais quitté Damas, et Mahammat qui, malgré la misère, tient à toujours faire des cadeaux? Et toute cette culture sur laquelle Pitch jette un premier regard innocent et curieux? Une chose est sûre, l’Ajoulot a fait de ses souvenirs une partie des nôtres.

Par Romain Meyer

Pitch Comment, Souvenirs de Damas, D+P SA

Posté le par Eric dans BD Déposer votre commentaire

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