Frédéric Verger: à chaque page, la folie et l’étonnement

En tournant les pages, on ne cesse de se demander: 
«Mais où nous emmène-t-il?» Voire, plus trivialement, «c’est quoi, ce truc?» Deuxième roman de Frédéric Verger après le déjà étrange Arden (2013), Les rêveuses reprennent un peu les mêmes ingrédients. Dans ce monde imaginaire, où vibrent les échos de la réalité, l’histoire flirte avec le merveilleux et connaît des rebondissements improbables. Le tout servi dans une prose chatoyante, pleine d’inventions et d’images surprenantes: «Les visages étaient livides comme de la peau de poule», «d’énormes tranches de jambon qui sentaient comme le cœur frais coupé d’un sapin»…

Le roman débute en mai 1940, quand un jeune Allemand, engagé dans l’armée française, prend l’identité d’un soldat mort. Alors qu’il a été fait prisonnier, on lui annonce qu’il peut exceptionnellement retourner chez lui, auprès de sa mère mourante, dans une famille qui, évidemment ne peut le reconnaître. A partir de là, Frédéric Verger se lance dans une histoire de rêve et de folie, où l’on rampe dans un couvent-forteresse qui tombe en ruine, où les péripéties les plus extravagantes emportent ce brave Peter, constamment assoiffé et affamé. Et avec lui le lecteur, entraîné dans un immense souffle, avec l’étonnement à chaque page.

Par Eric Bulliard

Frédéric Verger, Les rêveuses, Gallimard, 448 pages

 

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