Marie-Jeanne Urech: faux polar, vraie œuvre littéraire

C’est une ville cernée par des montagnes de charbon, où l’on brûle toutes les archives de papier, remplacées par les traces laissées par «une centaine de milliers de caméras de surveillance». C’est aussi un monde où, «en sortant de chez lui, l’inspecteur Jean manque de se faire renverser par un skieur qui prend la cage d’escalier pour une piste de ski». Cet inspecteur veut trouver l’identité d’un anonyme, tombé raide mort sur la chaussée, au milieu de la foule.

Parodique, onirique, virtuose, Malax mélange les genres avec bonheur.  Il y a du roman (très) noir, dans ce faux polar, bref et savoureux, illustré par des dessins de Frédéric Farine. Mais aussi de la science-fiction, de l’humour… La Vaudoise Marie-Jeanne Urech use des codes pour mieux les tordre et se balade avec aisance dans un «univers ludique qui joue avec les structures, les formes (…), les métamorphoses, les mots et les choses», comme l’écrit Pierre Yves Lador dans la postface. La quatrième de couverture, elle, pose cette question: «Quel est le secret de Marie-Jeanne Urech?» Le talent, sans doute.

Par Eric Bulliard

Marie-Jeanne Urech, Malax, Hélice Hélas, 112 pages

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