Abdelkader Djemaï, le retour de l’abbé Lambert

DjemaïUn sacré personnage, cet abbé Lambert. Fin 1932, il débarque à Oran, avec sa maîtresse. Pour réaliser de nouveaux captages d’eau potable, la ville a fait appel aux talents de sourcier de ce prêtre défroqué qui continue de porter la soutane, qui aime les boissons anisées et admire Pétain, Franco et Hitler. Deux ans après son arrivée, l’eau ne coule guère à Oran, mais l’abbé Lambert devient maire de la ville…

Gabriel Irénée Séraphin Lambert (1900-1979) a tout pour séduire un écrivain. Abdelkader Djemaï (Gare du Nord, Une ville en temps de guerre, La dernière nuit de l’Emir…) s’empare de ce personnage singulier pour retracer ses années oranaises dans un bref roman, mené sur un rythme élevé. Cet abbé Lambert apparaît si haut en couleur qu’on aurait aimé prendre plus de temps pour le connaître en détail. La vie (presque) vraie de l’abbé Lambert a le mérite de remettre en lumière cet homme hors normes, même si le roman donne l’impression de rester à la surface. Par touches, Abdelkader Djemaï (installé en France depuis plus de vingt ans) donne aussi à sentir sa ville natale d’Oran, à l’époque des «calèches à la capote vernissée».

Par Eric Bulliard

Abdelkader Djemaï, La vie (presque) vraie de l’abbé Lambert, Seuil, 160 pages

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