Big Man Plans: la vengeance en chute libre

big-man-plansCela pourrait être un nouveau Tarantino déchaîné. Cela aurait aussi pu être une énième déclinaison sans intérêt d’un obscur thriller horrifique. Big Man Plans a le bon goût d’avoir choisi le premier, car pour tout le reste, il faut plutôt parler de mauvais goûts. Au pluriel, sans retenue et assumés. C’est donc l’histoire d’un nain marginalisé par la société, ridiculisé par les «normaux», un homme dont la hargne est inversement proportionnelle à la taille. Lorsque les choses dérapent encore, la fois de trop, il descend dans l’arène comme autrefois dans les tunnels vietnamiens. Rien ne lui résistera, ni personne.

Il s’enfoncera au fond du fond, dans ses retranchements intimes, là où seules la vengeance et la haine le maintiennent encore debout, au moment où un sale passé lui remonte à la figure. Quand le mal est peut-être dans toute l’humanité, ou presque. Big Man Plans renferme une violence crue, sans faux-semblant, une descente en enfer rythmée par le diable lui-même. Ecrit par Eric Powell – le père du Goon – et dessiné par Tim Wiesch, dont les illustrations sautent à la tête et donnent à ce polar brutal et malsain une capacité à s’imprimer dans la rétine. Autant dire qu’il est à réserver absolument aux mains les plus averties.

Par Romain Meyer

Eric Powell et Tim Wiesch, Big Man Plans, Delcourt

Posté le par Eric dans BD Déposer votre commentaire

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