Le 11 mars 2011, le plus terrible accident nucléaire depuis Tchernobyl touchait le Japon et le monde. Une secousse sismique et un tsunami ont eu raison de la centrale de Fukushima et rappelé que l’atome est un serviteur exigeant et dangereux. Depuis, la zone est fermée et les rumeurs montent, devant la lenteur du déblaiement, la communication maladroite des autorités et le mystère derrière le mur. Difficile dès lors de savoir ce qu’il s’y passe, car tout tourne entre silence et fantasmes.

Dans ces conditions, le témoignage direct d’un ouvrier revêt un intérêt particulier. Surtout quand celui-ci se révèle être un mangaka doué. Il n’y a pas de récrimination chez Kazuto Tatsuta, qui s’engage à la fois pour aider et pour trouver un emploi. Peut-être un peu de naïveté et de complaisance, mais surtout de l’honnêteté. Il décrit les journées types de ces travailleurs, leur matériel, les mesures de sécurité ou le labeur qu’il faut arrêter à la quatrième sonnerie du dosimètre mesurant la radioactivité. Au milieu de la chaleur étouffante, du froid mordant ou d’un nez qui chatouille sous le masque se tiennent des hommes comme les autres. Des héros salariés.

Par Romain Meyer

Kazuto Tatsuta, Au cœur de Fukushima, Kana