Naima, l’intensité d’une écriture singulière

NaimaEn 1959, John Coltrane composait pour sa première femme, Juanita Austin, une célèbre ballade nommée Naima. Un peu plus de cinquante ans ont passé et Naima devient un jeune trio espagnol, qui loin d’être étouffé par le poids de ce nom légendaire, s’élance sans sourciller vers une musique résolument contemporaine et audacieuse. Maîtrisant parfaitement la formule du trio piano-basse-batterie, le groupe se sert des fondements traditionnels du genre pour y construire une musique qui surprend à chaque motif, à chaque transition.

Naima développe une sonorité qui lui est propre, sachant s’enrichir avec parcimonie de synthés plus proches de Depeche Mode que de Herbie Hancock, osant les ponts entre mélodies harmonieuses et envolées périlleuses. Mais c’est dans sa manière de jouer constamment sur les tensions harmoniques, dans des phrasés au naturel déconcertant, que le trio trouve une identité très personnelle. Le tout donne une musique qui serpente avec raffinement et précision. Un disque surprenant, qui prouve encore une fois que le langage musical n’a pas fini de se réinventer.

Par Guy Fragnière

Naima, Bye, Cuneiform Records

Posté le par Eric dans jazz, Musique Déposer votre commentaire

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