Evil Empire, monde immonde pour futur sans avenir

BD empireIci, pas de zombies avides de chair, de catastrophes humanitaires ni d’explosions nucléaires. Non, l’avenir que propose Max Bemis est plus «normal», il prend ses racines aujourd’hui, dans des Etats-Unis en pleine course électorale. Il est surtout beaucoup plus glaçant puisque peut-être réaliste. L’assassinat de l’épouse du candidat républicain déclenche un débat national sur le sens du Bien et du Mal, jusqu’à faire craquer le vernis de civilisation qui sépare l’homme de la pire des bêtes sauvages: vol, meurtre, violence aveugle ou fornication publique deviennent en quelques années un «art de vivre». Cette plongée en enfer se fera sous les yeux de Reese Greenwood, une star du hip hop qui devra se battre pour ses convictions. Peut-être le dernier espoir de l’humanité.

L’histoire d’Evil Empire, parfaitement maîtrisée par le chanteur du groupe rock Say Anything, est d’une étonnante fluidité, malgré sa construction en aller-retour entre le présent et la dictature qui est mise en place vingt-cinq ans plus tard. La force du récit tient aussi dans sa capacité à surprendre en permanence, à prendre le lecteur à contre-pied. Une escalade hypnotique de la violence, jusqu’à l’horreur du possible.

Par Romain Meyer

Max Bemis, Ransom Getty et Andrea Mutti, Evil Empire, t. 1, Nous, le peuple!, Glénat

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Posté le par Eric dans BD Déposer votre commentaire

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