Benoît Dorémus, foin des modes

benoitdoremusIl incarne un genre qui n’est plus à la mode, puisqu’il n’a plus la cote dans les médias qui comptent: la chanson française dans sa version la plus traditionnelle, descendante de Brassens («putain de Georges,» comme il le chante dans Brassens en pleine poire) avant de passer par Renaud ou Maxime Le Forestier pour, donc, arriver à Benoît Dorémus. D’ailleurs, Renaud avait produit Jeunesse se passe (sorti en 2007), Maxime Le Forestier lui a composé une musique pour ce nouvel album, son quatrième, qui a également pu compter sur le soutien de Francis Cabrel. Et Alain Souchon est venu faire coucou pour enregistrer une phrase.

Désormais sans soutien des majors (pas à la mode, on vous dit…), Benoît Dorémus continue d’avancer avec ses petites histoires ciselées en artisan qui sait que «la simplicité, ça prend des heures». De sa voix légère, il aligne quatorze perles tranquilles, évoque la solitude, les écarts (Ton petit adultère), la vie d’artiste (Bêtes à chagrin). Au détour de Déjà, ma chère Laura ou de 20 milligrammes, ce fan d’Eminem se lâche même sur des airs de rap. Le plus frappant reste cette écriture extrêmement sensible, inventive sans en faire des tonnes. Du classique, mais quand c’est bien fait, il y a de quoi volontiers envoyer bouler la mode.

Par Eric Bulliard

Benoît Dorémus, En tachycardie, Déjà-BMG

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