Bézian, des fragments en forme de couleurs

bezianDepuis plus de trente ans, Frédéric Bézian illumine le 9e art de ses œuvres précieuses. Pour preuve, cet étonnant Courant d’art, livre double, dépliable, fait de cases immenses qui s’offrent aux lecteurs comme autant de tableaux dans lesquels s’épanouit le trait si fin et particulier de l’auteur d’Adam Sarlech et de Chien rouge chien noir.

En deux histoires réversibles, Bézian tire des parallèles entre le mathématicien irlandais du XIXe siècle Oliver Byrne et Piet Mondrian, l’un des précurseurs de l’abstraction en peinture. Le premier a voulu illustrer la géométrie d’Euclide par des formes de couleur: ronds, triangles, carrés… rouges, bleus, jaunes… Le peintre néerlandais en aurait été l’héritier artistique au cœur du mouvement Bauhaus. Une filiation mise en parallèle au travers du récit des amours contrariées, des frustrations, des créations et des envies des deux hommes. Bézian choisit des moments emblématiques, joue sur les ellipses et la chronologie. Le Français ne fait pas œuvre de pédagogue, mais celle d’initiateur: il faut connaître ou deviner, se laisser divaguer dans ces deux univers eux aussi baignés de couleurs primaires, eux aussi empreints d’une poésie géométrique.

Par Romain Meyer

Bézian, Le courant d’art, Soleil

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Posté le par Eric dans BD Déposer votre commentaire

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