Antoine a 15 ans durant cet été de 1967. Studieux, sportif, amoureux platonique, ce jeune fils de patron à l’avenir disponible va voir sa vie basculer en deux jours après une malheureuse victoire à un match de tennis… Relation physique, premier voyage psychédélique, on pourrait croire à un énième récit initiatique. Et puis celui-ci s’engage dans des virages incertains: un espion venu de nulle part, un accident tragique, un retour des brumes de la guerre, un criminel de papier et un père qui disparaît sans laisser de traces…

L’histoire, divisée en deux parties bourrées de références, l’une interrogative, l’autre écrite vingt ans plus tard, offre au duo Thierry Smolderen (scénario) et Alexandre Clérisse (dessin) une nouvelle possibilité de démontrer son talent narratif et graphique. Après les années 1950 revisitées dans l’extraordinaire Souvenirs de l’empire de l’atome, L’été Diabolik propose un changement d’époque et de style pour une histoire construite comme un mouvement d’horlogerie, qui s’effeuille comme un artichaut, chaque couche pimentant un mystère digne du fumetti qui donne son nom à cet ouvrage plein de surprises.

Par Romain Meyer

Thierry Smolderen et Alexandre Clérisse, L’été Diabolik, Dargaud